Le Mouvement National pour la libération de l’Azawad (MNLA), la formation touarègue qui s’était révoltée, en 2012, contre l’autorité de Bamako et réclamait l’indépendance de la région nord, se désolidarise des opération militaires dans la région.
Le porte-parole du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Hama ag Sid Ahmed, a confirmé que son mouvement ne s’allierait pas à la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) qui doit venir prendre la place de l’armée française dans le nord du pays. Cette décision est basée sur le fait que de nombreuses exactions ont été commises, apparemment par l’armée malienne, sur les Touaregs et les « Arabes » présent dans les zones récupérées. Le MNLA estime donc que les risques de « guerre à la peau blanche » c’est-à-dire une chasse à l’homme exercée à l’encontre de quiconque n’aurait pas la peau noire, sont extrêmement élevés et ne souhaite pas contribuer à la « victoire » d’une armée prête à exercer une « vengeance » sur des populations civiles. Les Touaregs sont en effet considérés par les Maliens du Sud comme les « grands responsables » de la situation actuelle dans le pays puisque ce sont eux qui ont déclenché les hostilités dans le nord, afin de faire pression sur le gouvernement de Bamako et obtenir satisfaction pour leur revendication d’indépendance.
Cette décision vient en contradiction avec les déclarations du MNLA à mi-janvier. Ils avaient en effet offert leur aide à l’armée française pour débusquer les islamistes qui auraient pu trouver refuge dans les zones désertiques, un terrain qui leur est parfaitement connu et qu’ils savent « lire ». Alors que, dans l’opinion des observateurs de la situation au Mali, l’idée se fait jour que ce sont les Touaregs qui détiennent la clef d’une guerre plus courte et plus efficace contre les terroristes islamistes, cette décision vient accroître les incertitudes.