Le capitaine Amadou Sanogo a été limogé de ses fonctions au sein de l’équipe chargée de réformer les forces de sécurité maliennes.
Celui que l’on disait être « l’homme fort » du Mali, le capitaine Amadou Sanogo, leader du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT) et mis fin à vingt ans de démocratie au Mali, a été purement et simplement limogé. Il avait été nommé président du Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité par le président par intérim Dioncounda Traoré, le 8 août 2012 et officiellement installé dans ses fonctions en février 2013. Le conseil des ministres, réuni le 28 août sous la présidence de Dioncounda Traoré, toujours en poste en attendant la prestation de serment de son successeur élu, Ibrahim Boubacar Keita, a simplement été informé de l’abrogation du décret portant sa nomination, ce qui prouverait que la décision vient du nouveau président.
Pourtant, le capitaine Sanogo a été promu, le 14 août dernier soit trois jours après le second tour de l’élection présidentielle, au grade de général de corps d’armée, dans la même promotion que le colonel-major Didier Dacko, commandant des opérations militaires dans le nord, et que le colonel Moussa Sinko Coulibaly, proche de Sanogo et actuellement ministre de l’Administration du territoire (Intérieur), tous deux élevés au grade de général de brigade. Même octroyée « à titre exceptionnel », la promotion expresse de Sanogo a été largement critiquée dans tout le pays, et même à l’étranger où certains l’ont qualifiée de « honteuse ».
En effet, en dehors de fait d’être putschiste, le capitaine Sanogo ne s’est illustré par aucun fait militaire marquant. Contrairement à nombre de ses frères d’armes, et certains l’ont payé de leur vie, il n’est pas même allé combattre les islamistes dans le nord. Alors qu’il affirmait avoir pris le pouvoir pour mettre fin à l’inaction d’ATT vis-à-vis des irrédentistes touaregs, il s’était révélé incapable de mettre au point une quelconque stratégie. Pis : l’armée qu’il était sensé commander avait alors enregistré plusieurs graves défaites et les islamistes avaient menacé Bamako, entraînant l’appel à l’aide de Dioncounda Traoré puis l’intervention militaire franco-tchadienne et africaine.