Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a formé son premier gouvernement. Un choix consensuel, qui rassemble des anciens ministres d’Alpha Oumar Konaré et d’Amadou Toumani Touré.
C’est un gouvernement de 34 membres qui se trouve désormais à la tête des affaires, sous la direction du Premier ministre, Oumar Tatam Ly. Six d’entre eux sont issus de la période de transition, notamment Moussa Sinko Coulibaly, un ex-proche de la junte, qui devient ministre de l’Administration territoriale. A ses côtés figure un homme partisan des religieux, désormais ministre délégué en charge des affaires religieuses et du culte, Thierno Oumar Hasse Diallo.
Plusieurs ministres sont issus des rangs de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, des vétérans choisis pour leurs compétences et leur expérience de l’administration de l’Etat. Au premier rang, on peut citer Soumeylou Boubèye Maïga, qui retrouve le portefeuille de la Défense qu’il avait occupé pendant onze ans. D’autres, enfin, sont plutôt des proches d’ATT, comme le Dr Bocary Tréta, nommé ministre du Développement rural.
Parmi les personnalités inattendues, il faut noter la présence de Zahabi Ould Sidi Mohammed, nommé ministre des Affaires étrangères. C’est un ancien rebelle du Front islamique arabe de l’Azawad (FIAA), actif durant les années 1990. D’ascendance mauritanienne, né à Tombouctou, il est sorti major de sa promotion à l’Ecole nationale d’administration de Bamako et est diplômé de la Sorbonne, à Paris. Devenu coordinateur des différents mouvement rebelles touaregs du Nord, il a négocié avec brio les accords de paix conclus en 1992 avec Alpha Oumar Konaré, alors chef de l’Etat. Il a ensuite mené une brillante carrière aux Nations unies. En poste au Congo, en Haïti, en Somalie, en Côte d’Ivoire et au Soudan, c’est un diplomate averti qui devrait, sans mal, redorer le blason quelque peu terni de la démocratie malienne en Afrique et ailleurs.