Moussa Mara et le nouveau gouvernement malien souhaitent accélérer les négociations de paix avec les groupes armés du nord du Mali, des négociations qui n’ont pas avancé depuis plusieurs mois.
Cinq formations doivent se retrouver autour de la table, le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) et des milices d’auto-défense pro-gouvernementales ainsi que des représentants des diverses communautés du Nord. Le ministre de la Réconciliation nationale Zahabi Ould Sidy Mohamed (arabe de Tombouctou), Modibo Keïta, ancien Premier ministre et Boubacar Keïta, le représentant spécial du chef de l’ État, Ibrahim Boubacar Keïta représenteront l’État malien.
Aucune négociation formelle n’a pu avoir lieu depuis septembre 2013, date de l’entrée en fonction du président Keïta, malgré l’accord préliminaire de juin de la même année, bien que l’accord de juin stipulait que les pourparlers devaient commencer dans les deux mois suivant la formation du nouveau gouvernement. Des « assises » avaient eu lieu sous la tutelle de l’ex-Premier ministre Oumar Tatam Ly qui avait rapidement démissionné.
Un plan prévoit des pourparlers sous forme de consultations à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie, mais les négociations semblent difficiles du fait des divergences entre les différents groupes et la multiplication des « médiateurs », l’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso et la Communauté économique des États de l’Afrique du l’Ouest (CEDEAO). Le plan a déjà été rejeté par certains groupes armés dont le MNLA qui reproche à Ould Sidy Mohamed de l’avoir élaboré unilatéralement et le qualifie de « plan de pourrissement de la situation qui risque de coûter cher au Mali ».
En outre, le MNLA privilégie la médiation du Maroc, alors que dans les précédentes crises, c’est l’Algérie qui avait joué un rôle central. En voulant intervenir dans un dossier qu’il ne maitrise pas, le Maroc ne fait, pour des calculs politiciens, que freiner davantage un processus déjà difficile. Le HCUA, de son côté, exige la libération des prisonniers touaregs comme « signe de décrispation ».
Les relations avec la France sont également plus difficiles aujourd’hui. L’armée française présente sur le terrain depuis janvier 2013 n’a pas mis fin aux activités des groupes jihadistes et est aujourd’hui accusée par l’opinion malienne de soutenir les rebelles Touaregs.