Le rejet le 17 août de huit candidatures, dont celles des ennemis historiques Andry Rajoelina, Didier Ratsiraka et l’épouse de l’ancien chef de l’État, Lalao Ravalomanana, va-t-il permettre à Madagascar de mener enfin à bien l’élection présidentielle ? C’est ce que pense la « communauté internationale » qui menaçait de ne pas valider le scrutin dans le cas contraire. La pression internationale a été particulièrement forte sur la Cour électorale spéciale qui avait d’abord avalisé ces candidatures, contrairement aux résolutions de la SADC. Elle a, depuis, été remaniée. L’Union européenne lui avait donné deux semaines pour se prononcer, menaçant de « sanctions ciblées sur les personnes jugées facteurs de blocage au processus de sortie de crise ». La France se félicite de la décision de la Cour. « Une avancée notable dans le processus de sortie de crise », a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. Ce pays est le premier partenaire économique de Madagascar qui a besoin de bailleurs de fonds pour organiser les élections.
Pour le président du Comité développement et éthique malgache, Albain Rabemananjara, « ces élections que l’on veut organiser au forceps ne pourraient que mettre la nation en danger. Les dés sont pipés d’avance. […]. Rien n’autorise ni à envisager ni à croire que les élections à venir vont faire progresser la démocratie malgache. Au contraire, tous les ingrédients d’un cafouillage et d’une confusion impossibles à démêler sont réunis jour après jour. » Pour Albain Rabemananjara, « les textes en vigueur, la liste électorale et la composition de la Cour électorale ne sont pas de nature à garantir un scrutin juste et démocratique ». Un avis partagé sur la Grande Île.