Elle se croyait au-dessus des lois, ayant refusé par deux fois de répondre aux convocations de la brigade anticorruption.
Le 12 juin, après un séjour à l’hôpital, Claudine Razaimamonjy, conseillère spéciale du président de la République, milliardaire et puissante femme d’affaires, membre fondateur du Hery Vaovao ho an’i Madagasikara (Force nouvelle pour Madagascar, HVM, parti présidentiel), a été transférée à la prison centrale d’Antanimora, à Antananarivo. Elle est poursuivie, entre autres, pour favoritisme dans l’attribution de marchés publics, détournement de fonds publics, blanchiment d’argent et abus de fonction.
Placée sous mandat de dépôt le 7 avril dernier, Claudine Razaimamonjy avait été hospitalisée à Madagascar après avoir été admise dans une clinique privée de Maurice, malgré deux interdictions de sortie du territoire. Une manière d’échapper à la justice, qui a fini par la rattraper, à la satisfaction de la société civile, notamment de Faraniaina Ramarosaona, coordinatrice des actions de lutte contre la corruption au sein de l’Organisation des citoyens pour la défense des intérêts et des biens communs (Rohy).
Le Syndicat des magistrats malgaches est très impliqué dans cette affaire et n’a eu de cesse de dénoncer l’ingérence des autorités malgaches. Pour Hubert Tiaray Fanahimanana, son vice-président, « le transfert en prison n’est qu’une étape vers le procès […] Les étapes qui vont suivre seront surveillées par le syndicat des magistrats puisqu’on voit bien que cette dame jouit de certains avantages de la part des autorités. »