Selon un nouveau rapport publié par l’Independant Civil Society Mission en Libye, qui regroupe trois organisations de défense des droits de l’homme du Moyen-Orient – Arab Organisation for Human Rights, Palestinian Centre for Human Rights et International Legal Assistance Consortium –, l’Otan aurait considéré certains sites civils comme des cibles militaires pendant ses opérations. Le rapporte corrobore ainsi les enquêtes menées par des experts en crimes de guerre. Les agissements de l’Otan sont contraires à la résolution 1973 de l’Onu qui autorisait les forces alliées à intervenir pour protéger les populations civiles contre le régime Kadhafi. Des enquêteurs des trois ONG confirment, par exemple, que quarante-sept civils ont été tués à Syrte en septembre 2011 par les missiles de l’Otan.
Ce nouveau rapport devrait gêner Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, qui assurait avoir « mené ces opérations très soigneusement, sans victimes civiles confirmées ». Et, plus encore, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, qui a déclaré : « La résolution 1973 du Conseil de sécurité a été appliquée dans ses limites, dans le cadre de son mandat. » Le document fait également état, de la part des forces alliées du Conseil national de transition (CNT), de torture, détentions abusives et mauvais traitements, assassinats de fidèles à l’ancien régime ou déplacements forcés de populations suspectées d’être des « ennemis de la révolution ». Comme à Tawertha, près de Misrata, où la ville « fantôme » a été vidée de ses 30 000 habitants par vengeance et punition collective infligée par les combattants anti-Kadhafi.
L’Otan accusée de crimes en Libye
