Selon Tarek Mitri, un envoyé de l’ONU en Libye, malgré l’intégration de 20 000 « miliciens » dans l’armée libyenne, il y aurait encore en Libye 200 000 combattants armés des « brigades révolutionnaires ».
Un danger pour la région a-t-il commenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU. « L’opposition de groupes radicaux armés à l’intervention au Mali peut exacerber la situation compte tenu des affiliations idéologiques et/ou ethniques et de la porosité des frontières avec la Libye ». Il a reconnu que « des centaines d’hommes armés des « brigades révolutionnaires » qui avaient renversé Muammar Kadhafi échappent toujours au contrôle du gouvernement. » Tarek Mitri a, en outre, précisé que 7000 prisonniers croupissaient encore dans les prisons libyennes sous le contrôle de ces même « miliciens ». La situation est particulièrement tendue à Benghazi, berceau de la « révolution » et fief des mercenaires islamistes. La ville a été récemment secouée par des attaques à l’explosif et une vague d’assassinats. Les diplomates étrangers y sont particulièrement ciblés, comme l’attaque le 12 janvier dernier contre le consul d’Italie. On se rappellera, également, celle, le 11 septembre 2012, du consulat des États-Unis qui s’était soldée par la mort de quatre Américains dont l’ambassadeur Chris Steven.
Le Premier ministre David Cameron, toujours aussi aveuglé par son arrogance, semble continuer à ne rien comprendre à la situation – mais n’est-ce pas plutôt de la mauvaise foi. Il a annoncé, au 43è Forum économique, à Davos, que la lutte contre le terrorisme serait l’une des priorités de sa présidence du G8 cette année. « Je pense que nous sommes au début d’une longue bataille contre des terroristes meurtriers et l’idéologique toxique qu’ils soutiennent », a-t-il déclaré. « De la même façon que nous avons fait pression avec succès sur al-Qaeda en Afghanistan et au Pakistan (sic !), des franchises d’al-Qaeda ont prospéré depuis des années au Yémen, en Somalie et dans les régions d’Afrique du Nord. Pour venir à bout de cette menace, nous devons être solides, intelligents et patients ». Cameron qui reconnaît implicitement la stupidité des Occidentaux, semble ne pas savoir que les Talibans reviennent en force en Afghanistan, qu’ils n’ont jamais quitté le Pakistan, la Libye et l’Irak, qu’ils combattent en Syrie pour transformer un État laïc en État fasciste islamique, qu’ils se déplacent aujourd’hui également dans le Sahel, capable s’emparer du Nord du Mali.
On ne le dira jamais assez, toutes ces « franchises » comme les appelle Cameron, ont été armées, soutenues, entraînées par les Occidentaux, financées par les monarchies arabes les plus archaïques et leurs alliés, présentées par les médias comme des « révolutionnaires », « démocrates », « rebelles », « révolte populaire » etc. James Cameron oublie ou fait semblant d’oublier que c’est grâce à cette croisade occidentale pour la « démocratie » contre les « dictateurs arabes » que ces « franchises » ont pu s’étendre dans tout le Moyen Orient, au Maghreb et dans le Sahel.
Alors oui, Monsieur Cameron, vous qui vous êtes dit choqué par l’intervention de l’armée algérienne à Aïn Salah parce que vous n’aviez pas été prévenu, comme si l’Algérie n’était pas un pays souverain, soyez plus « solides et intelligents », mais le mal est fait. Vous et vos amis, vous avez réussi à déstabiliser le Moyen Orient et à créer le chao. Vous n’y êtes même pas les bienvenus, les chiens que vous avez nourris vous mordent déjà la main. On ne peut s’en réjouir, cependant, car derrière vos petits calculs machiavéliques, ce sont les peuples qui subissent souffrance et misère, et pour longtemps, à l’image de l’Irak.