L’attentat qui a soufflé le 23 avril l’ambassade de France dans la Libye « libérée » du régime de Kadhafi grâce, justement, à l’intervention militaire française rappelle le désastre géopolitique que cette intervention ne cesse de causer au peuple libyen et aux autres pays de la région. C’est dans ce contexte qu’un rapport des Nations unies vient de dévoiler qu’une grande quantité d’armes libyennes a été transportée dans la bande de Gaza, en Égypte, Syrie et d’autres pays. Un groupe de rebelles qui combattent à la fois le gouvernement égyptien dans le Sinaï et Israël en a aussi obtenu une partie.
Le rapport, élaboré par un groupe d’experts du Conseil de sécurité, indique : « Des combattants libyens ainsi que des armes et des munitions provenant de ce pays sont arrivés en Syrie dans le cadre d’opérations organisées par des parties basées en Libye ou dans des pays voisins de la Syrie et, parfois, avec leur consentement. » « La Syrie a constitué une destination privilégiée pour les combattants libyens dont certains ont rejoint des rebelles à titre individuel ou dans le cadre de réseaux montés pour soutenir l’opposition armée syrienne », ajoute le rapport. Les experts, qui font partie de la commission des sanctions contre la Libye au Conseil de sécurité, indiquent que les armes ont été envoyées en Syrie via la Turquie ou le Liban-Nord. « L’importance des cargaisons montre que des représentants des autorités locales libyennes étaient au courant de ce trafic, quand ils n’y participaient pas directement, écrivent les experts, qui évoquent le cas du navire Lutfallah 2, saisi par l’Armée libanaise le 27 avril 2012.