Le prochain scrutin présidentiel représente une somme importante de défis, tant sur le plan national qu’international. Reste également la lutte contre la corruption, dont les résultats sont maigres.
Le 10 octobre prochain, plus de 2 millions de Libériens vont élire leur nouveau président. Après avoir élu la première femme africaine chef de l’Etat, le Liberia renoue avec l’histoire en vivant la première transition démocratique depuis la fin de la guerre civile, en 2003
Tous les vingt candidats qui se présentent pour remplacer Ellen Johnson Sirleaf reprennent les éléments qu’elle avait elle-même promus durant sa campagne électorale de 2005, à savoir globalement la lutte contre la corruption et la promotion du développement durable. Néanmoins, aucun n’a derrière lui la même carrière, à la fois nationale et internationale, ce sur quoi elle avait bâti sa crédibilité.
Malheureusement, Johnson Sirleaf n’est pas parvenue à endiguer la corruption, à faire augmenter le niveau de vie, ni à promouvoir la réconciliation nationale, ce qui obère les chances de son parti, le Parti de l’Unité, pour la prochaine échéance électorale. Ce ne sera pas facile non plus pour les autres formations politiques, d’autant plus qu’elles communiquent sur les mêmes sujets.
Lorsqu’Ellen Johnson Sirleaf est arrivée aux affaires, en 2006, à l’âge de 67 ans, elle avait exhorté ses compatriotes à relever leurs manches et à l’aider à reconstruire le pays. Elle a donné priorité à quatre volets : la paix et la sécurité ; la relance économique ; la bonne gouvernance et l’Etat de droit et enfin la rénovation des infrastructures. C’est à cela qu’on jugera de sa présidence.
La présence de la Mission des Nations unies au Liberia (UNMIL), forte de 15 000 soldats et 1 115 policiers lui a permis d’assurer le calme dans le pays. Sur le plan économique, elle a renégocié avec ses partenaires un programme d’assistance qui devait lui permettre d’institutionnaliser les finances publiques et de remettre sur pied la gouvernance, tout en contenant la corruption. Hélas, prise en étau entre les exigences de la communauté internationale, exclusivement intéressée par la reconstruction et la communauté nationale, dont les attentes post-guerres étaient énormes, surtout en matière de pouvoir d’achat, elle n’a pas pu mener à bien toutes les réformes. Ce qui représente un défi colossal pour son successeur.