Le nouvel ambassadeur américain au Liban compte dresser l’armée libanaise contre le Hezbollah.
Lors de la nomination de David Hale comme nouvel ambassadeur au Liban, pour succéder à Maura Connelly, certains avaient vu en lui « un ambassadeur de guerre ». ce diplomate de carrière avait auparavant occupé le poste d’adjoint de chef de mission, à l’ambassade américaine de Beyrouth, lors du mandat de l’ambassadeur, David Satterfield, (1998 – 2001). En juin 2011, il avait été nommé envoyé spécial, pour le Proche-Orient. David Hale était, notamment, ambassadeur des États-Unis, en Jordanie, entre 2005 et 2008. Selon le site iranien IRIB, « c’est un bien beau agent, qui sait bien comment faire imploser le Liban et en faire un champ de bataille ethnique, en soutien à la guerre menée par l’Empire, contre l’existence même du Moyen-Orient. »
Selon le correspondant du quotidien libanais Assafir à Washington, le nouvel ambassadeur a récemment expliqué aux sénateurs américains sa « vision » de la stratégie à mener au pays du Cèdre. En réponse à une question, le diplomate a indiqué que « la situation en Syrie est arrivée à une impasse et le défi consiste à imaginer comment serait la Syrie après la fin du conflit ». « Les sociétés libanaise et syrienne sont enchevêtrées et cela est visible sur une simple carte, a ajouté M. Hale. Les États-Unis souhaitent que le Liban reste en dehors du conflit syrien et il faut exposer le rôle du Hezbollah en Syrie pour le dénoncer par la suite. Le retour des réfugiés syriens dans leur pays nécessite une solution politique ».
Et le diplomate d’ajouter : « Le président Michel Sleiman a fait preuve d’une capacité de leadership en dénonçant l’implication du Hezbollah en Syrie et en la critiquant. Cela s’applique aussi au commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwaji, et à la plupart des hommes politiques qui refusent cette participation (…) Il faut soutenir la politique de distanciation et appuyer les dirigeants qui la défendent. Les États-Unis doivent apporter une aide à l’Armée libanaise pour faire face aux menaces terroristes qui pèsent sur le Liban et protéger les frontières du pays. De cette manière, le prétexte du vide sécuritaire, invoqué par le Hezbollah pour s’impliquer en Syrie, ne sera plus de mise. » M. Hale a estimé enfin que « la solution au problème du Hezbollah n’est pas militaire. » « Si l’Armée libanaise n’est pas soutenue, le Liban deviendra une terre fertile pour les groupes terroristes qui menaceront également Israël et les pays voisins », a-t-il conclu.
L’analyse de David Hale correspond – pure coïncidence ?- avec le dernier discours du président de la république libanaise, Michel Sleiman qui avait dirigé ses flèches contre le Hezbollah à qui il avait reproché son implication dans le conflit syrien.
Ancien chef de l’armée libanaise, le président Sleiman, avait en effet prononcé, à l’occasion du 68e anniversaire de la création de l’armée libanaise, un discours critiquant l’implication du Hezbollah dans les combats en Syrie, soulignant qu’il était temps que l’État soit « le décideur de l’utilisation des capacités de défense » du pays. Le chef de l’État avait également critiqué la dualité entre les armes légales et illégales.
Le lendemain de ce discours – est-ce aussi une coïncidence ?- trois roquettes s’étaient abattues près de la faculté d’état-major de l’armée, à Rihaniyé, à quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Baabda et du ministère de la Défense, et un autre dans le jardin de la journaliste Elham Freiha, à Fayadiyé, sans faire de victime. Une troisième roquette se serait écrasée dans la région de Baabda sans exploser. Reste à savoir si ces roquettes sont une réaction à ce discours pour le moins belliqueux envers le Hezbollah et la Syrie, ou une simple manœuvre destinée à attiser le conflit latent entre l’armée libanaise et le Hezbollah ?