Après Majed al-Majed, Jamal Daftardar, Omar al-Atrache et Nawar al-Hussein, c’est au tour du terroriste Abbas Naïm de tomber dans les filets des services de renseignements de l’Armée libanaise. Tous appartenaient aux Brigades Abdallah Azzam.
De son vrai nom Naïm Ismaïl Maalouf, ce Palestinien âgé de 44 ans était l’un des suspects les plus recherchés par les services de sécurité pour son rôle de premier plan dans la préparation et l’exécution de la plupart des attentats suicides commis ces derniers mois dans la banlieue sud de Beyrouth. Naïm Abbas est un responsable des brigades Abdallah Azzam, affiliées à Al-Qaïda, et qui avaient notamment revendiqué la double attaque suicide contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth, le 19 novembre dernier.
Arrêté à Beyrouth mercredi matin, le suspect s’est rapidement effondré lors de l’interrogatoire préliminaire, faisant des aveux complets qui ont permis d’éviter un nouveau massacre à la voiture piégée dans la banlieue sud de Beyrouth. En effet, Naïm Abbas a informé les services de sécurité de la présence d’une voiture piégée garée dans un parking à Corniche al-Mazraa, en plein cœur de la capitale. Le véhicule, une Jeep, contenait 100 kilogrammes d’explosifs, soit quatre fois plus que les quatre derniers attentats qui ont visé Dahié et la ville de Hermel.
L’armée a réagi très rapidement. Des unités militaires ont coupé la circulation dans les deux sens à Corniche al-Mazraa, avant de procéder à des perquisitions dans le quartier. Le véhicule piégé a été retrouvé à la mi-journée. Selon des informations sûres, les terroristes comptaient faire exploser la charge dans le quartier de Ghobeiry, dans la banlieue sud.
Le véhicule piégé de Mazraa n’est pas la seule prise de l’armée ce mercredi. Selon l’Agence nationale d’information (Ani, officielle), les soldats libanais ont intercepté une autre voiture piégée de type Kia Sportage, à Laboué, dans la Békaa. Le véhicule, en provenance de Ersal, était conduit par une femme, accompagnée de deux autres femmes. Il s’agit de Joumana Hassan Hmayyed, Hala Ahmad Rayed et Khadigé Mohammad Audé, toutes les trois originaires de Ersal. Elles ont été arrêtées et sont actuellement interrogées à la caserne d’Ablah, dans la Békaa. Des artificiers se sont employés à désamorcer la charge de 100 kilogrammes d’explosifs.
Ce sont les aveux de cheikh Omar al-Atrache qui ont permis de resserrer l’étau autour de Naïm Abbas. Le dignitaire sunnite originaire de Ersal avait avoué, selon l’armée, «entretenir des liens avec les hors-la-loi Omar Ibrahim Saleh alias Abou Farouk, Naïm Abbas et Ahmad Taha, ainsi que d’autres appartenant aux brigades Abdallah Azzam, à Daech et au Front al-Nosra».
Omar Atrache a également avoué avoir transporté des grenades à main, des ceintures explosives et d’autres armes et munitions. Il a reconnu avoir emmené, à bord des voitures qu’il a conduites jusqu’à Beyrouth, deux kamikazes portant des ceintures explosives. Ils ont été tués ensuite aux barrages du fleuve Awali et de Majdelioun, au Liban-Sud. «Omar el-Atrache a également reconnu avoir transporté des kamikazes de diverses nationalités arabes vers le territoire syrien et les avoir conduits au Front al-Nosra. Il a aussi ramené de Syrie quatre roquettes qui ont été tirées le 22 août 2013, à partir de Hoch, vers les territoires occupés», avait indiqué l’armée dans un communiqué.
Atrache a enfin avoué avoir fait parvenir jusqu’à Beyrouth des voitures piégées. Il a précisé que les véhicules lui étaient remis par un Syrien connu sous le pseudonyme d’Abou Khaled et qu’il les remettait, à son tour, à Naïm Abbas.
Omar al-Atrache a été déféré devant le tribunal militaire, en dépit des fortes pressions exercées par le Rassemblement des ulémas musulmans dont il fait partie.
Source : Mediarama