Critiquant sévèrement le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, sans le nommer, Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, a dénoncé «ceux qui veulent faire oublier leur passé de collaboration avec Israël et ceux qui cherchent à provoquer une confrontation sunnite-chiite dans le pays»
Les principales composantes du gouvernement ont exprimé leur volonté de ne pas céder aux pressions du 14-Mars pour un changement ministériel, affirmant qu’une telle option doit se décider uniquement dans le cadre du dialogue national. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a balayé l’idée d’un cabinet neutre, estimant qu’une telle formule «n’existe pas et n’a aucun sens au Liban, où tout est politisé». Si le 14-Mars veut un nouveau gouvernement, il doit retourner à la table du dialogue pour en discuter», a-t-il dit.
Même son de cloche du côté du général Michel Aoun, qui a assuré que «le gouvernement ne tombera pas sous la pression». A l’issue d’une rencontre, hier, avec le président de la République, Michel Sleiman, le chef du Courant patriotique libre a indiqué que «la situation n’est pas mauvaise et reste stable, en dépit de quelques incidents». M. Aoun a également lancé un appel au dialogue. «S’il n’y a pas de dialogue, comment allons-nous régler les problèmes? Par les armes?», s’est-il interrogé. Il a souligné que le gouvernement actuel commence à être productif, révélant que les nominations administratives et autres vont se poursuivre. Sur la même longueur d’onde, le Premier ministre Najib Mikati a réaffirmé, hier, qu’il ne démissionnerait pas et que l’éventuel départ du gouvernement se fera seulement par des voies constitutionnelles. Sayyed Hassan Nasrallah s’est étendu sur la question gouvernementale lors d’un discours prononcé dans le cadre d’une cérémonie à la mémoire des «martyrs de la Résistance». «Depuis 2005, il existe deux lignes de conduite dans le pays. L’une prône le plus large partenariat possible, et l’autre œuvre à la marginalisation et à l’élimination des autres. À Doha, nous avons réclamé un gouvernement d’union, et après la désignation de Najib Mikati, nous avons prôné un gouvernement d’union. Mais c’est l’autre camp qui refuse», a-t-il dit. Critiquant sévèrement le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, sans le nommer, Sayyed Nasrallah a dénoncé «ceux qui veulent faire oublier leur passé de collaboration avec Israël et ceux qui cherchent à provoquer une confrontation sunnite-chiite dans le pays». «Est-il concevable que certains des participants à la conférence de dialogue aient un passé de coopération avec Israël et qu’ils discutent du sort de la Résistance et de la stratégie de défense?, s’est-il demandé. La Résistance fait preuve de grandeur d’âme en acceptant de dialoguer avec ce genre de personnes qui boycottent le dialogue. Quand ils voudront reprendre le dialogue, ils seront les bienvenus, sinon, tant pis pour eux». Sayyed Nasrallah a déploré le fait que «ceux qui ont résisté contre Israël sont accusés d’être des traîtres et leur patriotisme est mis en doute, alors que ceux qui ont collaboré et combattu avec Israël (…) distribuent aujourd’hui des certificats de patriotisme». Selon Hassan Nasrallah, l’envoi du drone «Ayoub» au- dessus d’Israël est «un pas qualitatif important car l’objectif était d’obtenir des renseignements sur l’ennemi, et les renseignements sont indispensables pour la dissuasion. Si Israël n’a pas réagi, c’est parce qu’il existe un équilibre dissuasif dont la conséquence est que les Israéliens ne peuvent plus agir à leur guise comme par le passé». «Au lieu d’être fiers de ce que nous avons fait, ils ont multiplié les critiques et les attaques», a-t-il déploré.
Médiarama
13 novembree 2012