Depuis sa naissance, et particulièrement plus récemment, Al-Qaeda – qui en langue arabe signifie « la base » – a étendu son action par branches locales interposées qui permettent à l’organisation de s’infiltrer, telle une pieuvre profitant de toutes les brèches, dans une vaste zone allant de l’Afghanistan au Maghreb, en passant par le Pakistan, la Syrie et l’Irak. « Al-Qaeda en Mésopotamie », ou « Al-Qaeda en Irak » (AQI), Al-Qaeda en péninsule arabique » (AQPA – Yémen et Arabie saoudite), Al-Qaeda au Maghreb islamique » (AQMI – Mali, Mauritanie, Libye et Algérie) sont quelques unes de ces tentacules. Comme l’explique le chercheur indien Sreeram Chaulia, « ce serait erreur stratégique de penser que les visons et le message d’Al-Qaeda ont disparu juste parce qu’il y a eu le Printemps Arabe. La démocratisation du monde musulman est loin d’être terminée, offrant aux éléments jihadistes un terrain fertile pour recruter et terroriser. »
Si toutes les attaques revendiquées par des appels téléphoniques au nom d’Al-Qaeda ne sont peut-être pas à mettre sur le compte de l’organisation, cette dernière inspire, également, des organisations comme Al-Chabaab en Somalie, les Talibans en Afghanistan (où est née l’organisation mère), le Tehrik-e Taliban et le Lashkar-e Tayyaba au Pakistan « qui, explique le chercheur, ne sont pas simplement des coups d’épingles mais des entités florissantes à la tête de systèmes économiques et bénéficiant de soutiens civils et étatiques. Ils sont capables de prendre le pouvoir politique, voire de mettre la main sur des systèmes d’armes nucléaires dans des États fragiles. »
Contrairement aux rapports de différentes agences américaines gouvernementales qui affirmaient l’année dernière qu’Al-Qaeda était « sérieusement affaibli », (selon le secrétaire à la Défense Léon Panetta) ou « en voie de déclin »,( selon Daniel Benjamin, coordinateur du contre-terrorisme au département d’État), il est évident, pour Sreeram Chaulia, que les soi-disant Al Qaeda de la périphérie sont en progression et représentent un défi beaucoup plus difficile pour la paix et la sécurité. Le fait que les États-Unis n’aient pas connu d’attaques terroristes sur leur sol depuis dix ans ne permet pas de considérer Al-Qaeda comme « une fausse piste » ou « une illusion », dit le chercheur. « Les réincarnations d’Al-Qaeda sous forme de franchises connectées à des questions spécifiques et locales signifient que les guerres locales vont devenir plus meurtrières dans le futur. «
(Lire l’article complet, en anglais, sur : https://www.atimes.com/atimes/Middle_East/NA06Ak03.html )