Les Etats-Unis interviennent ouvertement pour freiner les préparatifs entamés par l’armée libanaise pour la bataille contre Daech dans le jurd de Ras Baalbek et du Qaa, et la partie occidentale du jurd de Ersale à l’Est du Liban. Motif : empêcher toute coordination avec l’armée syrienne et le Hezbollah.
Le commandant du Centcom dans l’armée américaine Joseph Votel a contacté par téléphone le commandant en chef de l’armée libanaise le général Joseph Aoun lui demandant de ne pas coordonner avec le Hezbollah ou l’armée syrienne pour déloger l’organisation terroriste Daech de son dernier réduit à la frontière syro-libanaise dans le massif de l’Ante-Liban.
Il lui a aussi suggéré de ne pas afficher ouvertement une telle coordination si elle devait avoir lieu pour ne pas redorer le blason de la Syrie et du Hezbollah dans la lutte anti-terroriste.
Selon le journal al-Akhbar, l’armée libanaise fait l’objet d’un parasitage aussi bien interne qu’externe, sur fond d’accusations frénétiques qu’elle est sous les ordres du Hezbollah. C’est surtout le bloc parlementaire du courant du Futur, pro saoudien, qui véhicule cette rhétorique. Il a évoqué dans son dernier communiqué « la nécessité de laisser l’armée prendre seule la décision adéquate pour défendre le Liban, quand elle le jugera nécessaire loin de tout diktat ou compromission ».
Bien entendu, le Courant du Futur ne reproche jamais aux Américains leurs ingérences dans les affaires libanaises.
Bien au contraire, durant la séance organisée par le Conseil suprême de la Défense, en présence du Premier ministre Saad Hariri, ce dernier n’a pas manqué de faire sien les diktats américains en insistant sur la nécessité que l’armée libanaise ne coordonne ni avec le Hezbollah, ni avec l’armée syrienne.
Sachant que la zone occupée par Daech d’une superficie de 150 km2 se situe à cheval entre le Liban et la Syrie, la proposition a été rejetée par le ministre des finances affilié au mouvement Amal, Ali Hussein al-Khalil. Selon lui la coordination avec l’armée syrienne est indispensable car il suffit que cette dernière déclenche sa bataille contre Daech en même temps que l’armée libanaise, pour en alléger le fardeau.
Sur le terrain, la coordination entre l’armée libanaise et le Hezbollah est de mise, assure al-Akhbar. Il a été convenu qu’avant le lancement de la bataille contre Daech, l’armée libanaise devra prendre à sa charge la plupart des régions du jurd de Ersal qui vient d’être libéré du front al-Nosra (alias al-Qaïda), et surtout celles qui sont proches de la localité de Ersal. Quant à la Résistance, elle gardera ses positions dans les régions proches du jurd de Flita, qui fait partie du terrirtoirel syrien et qui a été libéré du Nosra simultanément avec le Jurd de Ersal.
De même, l’armée et le Hezbollah ont convenu que ce dernier ne lancera aucune attaque militaire contre Daech sur le sol libanais et qu’il œuvrera pour former une ligne de défense qui empêche toute infiltration de Daech vers le sol libanais.
Ainsi, en même temps que l’armée libanaise, le Hezbollah et l’armée syrienne lanceront l’assaut contre Daech sur le sol syrien. Mais avant cela aussi, la milice Sarayaahl al-Cham de l’Armée syrienne libre (ASL) devrait aussi évacuer ses miliciens de cette région.