
Les miliciens kurdes des FDS en manœuvre dans l’est syrien. DR
Une milice soutenue par les États-Unis lance une » guérilla » contre une autre milice soutenue par les États-Unis dans l’est de la Syrie. L’Etat syrien en sortira vainqueur.
Par Kyle Anzalone
Un chef du Conseil militaire de Deir Ezzor (CMDE) a annoncé que sa milice était en guerre de guérilla contre les Forces démocratiques syriennes (FDS). Les tensions ethniques entre les partenaires arabes et kurdes de Washington dans l’est de la Syrie ont explosé la semaine dernière, les analystes avertissant que les combats pourraient s’intensifier. Jusqu’à présent, au moins 100 personnes ont été tuées dans les combats qui se déroulent près des soldats américains.
Un dirigeant anonyme du conseil militaire a déclaré à Al-Jazeera : « Le conflit a commencé avec la domination des forces kurdes sur la région pendant la guerre contre ISIL. On nous a promis que les membres des tribus, représentés par le Conseil militaire [de Deir Ezzor], finiraient par reprendre le contrôle, mais cela ne s’est jamais produit. » Il a ajouté : « C’est pourquoi une guérilla contre les FDS a finalement commencé. »
Certains journalistes ont fait des observations similaires. Omar Abu Layla, de Deir Ezzor 24, explique : « Il s’agit d’une escalade sans précédent entre les FDS et les habitants de Deir el-Zour. C’est une indication de la mauvaise politique mise en œuvre par les FDS et des mauvais calculs des Américains ». Le journaliste syrien Ibrahim Muhammad a fait une observation similaire la semaine dernière, notant que la plupart des habitants de Deir Ezzor « refusent catégoriquement d’être gouvernés par les Kurdes ».
Les tensions se sont transformées en combats la semaine dernière lorsque les FDS ont arrêté un dirigeant du DEMC, Abu Khawla. Abu Hassan al-Dairi, un activiste de Deir Ezzor, a expliqué : « L’arrestation d’Abu Khawla n’est pas la raison du soulèvement. Ce n’est qu’une étincelle qui a poussé les membres des tribus arabes à agir. »
Au cours de la semaine écoulée, une centaine de personnes ont été tuées au cours des combats. Certaines batailles se sont déroulées sur les champs pétroliers d’al-Omar, où sont basés quelques-uns des 900 soldats américains qui occupent l’est de la Syrie. Mercredi, les FDS ont annoncé la fin de leurs opérations contre le DEMC. Cependant, Al-Jazeera rapporte que les combats se sont étendus bien au-delà de Dier Ezzor, où le DEMC est basé.
Joshua Landis, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient à l’université d’Oklahoma, prédit que les combats vont s’intensifier et que « les coûts ne feront qu’augmenter ». Il ajoute qu’il pense que cela pourrait mettre fin à l’occupation américaine de l’est de la Syrie. « Les États-Unis seront incapables de concilier les ambitions nationales des deux groupes. Ils pourront peut-être servir de médiateurs pendant un certain temps, mais en fin de compte, ils se retireront de la région », a expliqué M. Landis.
*Kyle Anzalone est rédacteur en chef de l’Institut libertarien, rédacteur en chef de Antiwar.com et co-animateur de Conflicts of Interest avec Will Porter et Connor Freeman.
Antiwar.com