Guerre civile en Syrie, oblige, Israël ouvre ses ports aux cargos en provenance de l’Europe et de la Turquie pour le transport des marchandises vers la Jordanie ou l’Irak ou les monarchies du Golfe. Entre 100 et 150 camions turcs accostent chaque jour dans les ports de Haïfa et Ashdod, soit un total de 2 600 camions ayant circulé dans les deux sens depuis le début de l’année. Les récentes négociations entre Israël et la Turquie ont officialisé cet état de fait. Les marchandises sont ensuite transportées par camions israéliens – pour raison de sécurité – jusqu’au poste frontière jordanien de Sheikh Hussein. Le fils du premier ministre turc Erdogan, Ahmad Borak Erdogan, propriétaire de la compagnie MB pour le transport maritime, a lui-même affrété deux cargos qui font la navette entre les ports des deux pays.
Ce trafic avait commencé avant même l’accord de réconciliation entre les deux pays. Pendant la crise entre Tel-Aviv et Ankara ces trois dernières années, le commerce n’a en effet jamais cessé pour atteindre, à son apogée, près de 4 milliards de dollars, soit une hausse de 30 %, selon le quotidien israélien Yediot Aharonot. De même, les exportations et importations jordaniennes qui ont fait l’objet de discussions lors de la visite du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou à Amman, en février dernier, transitent par les couloirs routiers vers le port de Haïfa.