Des milliers de Jordaniens ont manifesté devant l’ambassade d’Israël et dans les rues d’ Amman, depuis le 28 juillet, pour exiger, entre autres, la rupture des accords de paix jordano-israéliens et la fermeture de l’ambassade.
Ce mouvement de colère fait suite à l’assassinat de deux Jordaniens tués, le 24 juillet, par un militaire israélien de l’ambassade sioniste, après la prière du vendredi.
Les demandes des manifestants et de la famille des victimes, d’interdire au meurtrier de quitter Amman, n’ont pas été entendues. Le gouvernement a autorisé l’ensemble du personnel diplomatique israélien à quitter le pays à destination des territoires palestiniens occupés limitrophes, aux termes du traité de paix conclu entre les deux pays.
Malgré les centaines d’arrestations, c’est au cri de « Mort à Israël » et « Nous marcherons par millions pour libérer Jérusalem ! » que se sont déroulées les funérailles des victimes. Le jeune Palestinien, Mohammed Jawawdah, 17 ans, était venu installer des meubles dans une chambre du complexe de l’ambassade israélienne, lorsqu’il a été tué au cours d’une altercation avec un des gardes, ainsi que le propriétaire de l’immeuble qui se trouvait à côté de lui. Le corps du jeune homme a été transporté du camp de réfugiés palestiniens d’al-Wihdat, à l’est d’Amman, au cimetière d’Umm al-Hiran accompagné par des centaines de manifestants brandissant des drapeaux palestiniens et jordaniens.
La Jordanie dont plus de la moitié de la population de 9 millions d’habitants, est palestinienne, est, par ailleurs, intervenue fortement, pour le retrait, le 25 juillet, des détecteurs de métaux à l’entrée de l’esplanade des Mosquées, mesure prise par Tel-Aviv qui avait entraîné des affrontements avec les forces de polices israéliennes et la mort de cinq Palestiniens. La Jordanie est le pays gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem. Le départ du garde accusé d’avoir tué les deux Jordaniens aurait été, selon une source gouvernementale à l’AFP, le résultat d’une tractation avec Israël sur la crise de l’esplanade des Mosquées, sur le mode donnant-donnant.