Le 19 décembre, les 538 grands électeurs représentant tous les États américains se prononceront sur l’investiture définitive de Donald Trump à la tête des États-Unis. C’est la dernière chance pour les anti-Trump, d’éviter son élection, « le collège électoral ayant été créé spécifiquement pour empêcher un candidat inapte de devenir président » comme l’a rappelé l’acteur James Cromwell qui appelle, avec plusieurs célébrités, les grands électeurs à ne pas voter pour le Républicain. Dans tout le pays, les anti-Trump se mobilisent. Dans le Colorado, c’est la justice qui a voté l’obligation de ses grands électeurs de se prononcer contre l’investiture de Trump. Ont-ils une chance d’aboutir ? Les avis sont partagés. L’argument de l’interférence de la Russie dans l’élection de Donald Trump est largement utilisé par les grands médias et les leaders démocrates. Moon of Alama analyse ce que ce site de contre-information considère comme une tentative de « coup » perpétré par l’ « élite ». https://www.moonofalabama.org/
– Il se passe en ce moment une tentative de « coup de l’élite » contre Donald Trump, le président élu.
– Le coup est orchestré par le camp d’Hillary Clinton avec la CIA et les forces néoconservatrices du Congrès
– Le plan et d’utiliser la campagne de la CIA « la Russie a fait gagner Trump » pour monter le Collège électoral contre lui. L’affaire serait alors portée devant le Congrès. Les principaux membres néocons et faucons bellicistes Républicains pourraient alors transférer la présidence à Clinton, ou, en cas d’échec, mettre le vice-président de Trump, Mike Pence, sur le trône. La guerre bipartisane que la présidence de Trump menaçait d’interrompre, pourrait alors continuer.
– Si le coup réussissait, des insurrections violentes aux États-Unis pourraient éclater avec les conséquences imprévisibles que cela suppose.
Aucun plan général n’a été publié. Le schéma est aujourd’hui cependant assez évident. La priorité est d’enlever la présidence à Trump. Il est trop indépendant et représente un danger pour plusieurs centres de pouvoir à l’intérieur des cercles dirigeants américains. La sélection de Tillerson comme nouveau Secrétaire d’État ne fait que renforcer cela. Tillerson est pour une stabilité profitable, contre les aventures de changement de régime. Les ennemis institutionnels de Trump sont :
– La CIA devenue l’ « Agence centrale d’assassinats » sous les administrations Bush et Obama. Une grande partie de ses budgets dépend de la continuation de la guerre en Syrie et des campagnes d’assassinats en Afghanistan, au Pakistan et ailleurs. La politique plus isolationniste de Trump pourrait mettre fin à ces campagnes et opérer des coupes budgétaires.
– L’industrie de l’armement qui pourrait perdre ses énormes ventes à ses principaux clients du Golfe persique si un président Trump réduisait les interventions américaines au Moyen Orient et ailleurs.
– Les néoconservateurs et les « Likudniks » (coalition politique israélienne réunissant les partis du centre droit – NDT) .
– Les généraux faucons, l’armée et « les interventionnistes » auxquels toute réduction du rôle des États-Unis en tant que première puissance mondiale est un anathème à leurs croyances.
L’actuel directeur de la CIA, Brennan, une personnalité de premier plan du programme de torture et conseiller d’Obama, appartient au camp Clinton/anti-Trump. Les anciens dirigeants de la CIA, Hayden et Panetta sont des partisans déclarés de Clinton, tout comme le roi de la torture et ancien directeur adjoint de la CIA, Michael Morell.
Il n’est donc pas étonnant que la CIA mène la campagne anti-Russie. Sa tâche, maintenant, est d’imprimer l’idée dans le public américain que l’intervention russe a faussé les élections en faveur de Trump. L’objectif est de délégitimer la victoire de Trump aux yeux des médias et du public, et plus encore, aux yeux des électeurs du Collège électeur.
La CIA est fortement soutenue par les mêmes grands médias qui faisaient campagne pour Clinton pendant la campagne électorale. (Ce sont, et ce n’est pas un hasard, les mêmes qui ont soutenu la campagne de la CIA sur « les armes de destruction massive de Saddam » ).
Si 37 Grands électeurs Républicains, poussés par leurs électeurs dans leurs États, étaient convaincus de s’abstenir ou de voter pour quelqu’un d’autre que Trump, ce dernier n’obtiendrait pas les 270 votes dont il a besoin. La question de l’élection présidentielle serait alors envoyé devant le Congrès.
Si les Grands électeurs votent pour Trump, il y a encore une possibilité que les membres du Congrès et du Sénat mettent ce vote en question et ouvrent une enquête, avec des batailles juridiques à la clé.
Bien que les néoconservateurs n’aient pas de soutien réel dans l’électorat américain, ils ont un poids très fort sur un certain nombre de membres du Congrès et sur les éditocrates (commentariat) des grands médias. De nombreux néoconservateurs et faucons bellicistes comme Robert Dagan, Max Boot et le comité éditorial du Washington Post ont soutenu Clinton pendant la campagne. Clinton a même fait des campagnes publicitaires avec des sommités comme Lindsay Graham, Sasse et Flake.
La majorité au Congrès et au Sénat peut fort bien être du côté anti-Trump, si le mouvement pousse. Mais quel que soit le résultat, il y aura certainement d’intenses batailles juridiques, l’affaire pourrait aller devant la Cour suprême.
Alternative aux magouilles juridiques, l’investiture de Trump pourrait être retardée sur ordre d’Obama à la Communauté du renseignement, pour ouvrir une enquête formelle sur l’intervention russe dans les élections d’ici le 20 janvier. Cette date n’est pas celle de l’investiture par hasard : En ordonnant une « enquête complète » sur les allégations impliquant la Russie dans le processus électoral de l’élection 2016, le président Obama demande essentiellement à l’IC (Communauté du renseignement) de porter un jugement analytique sur la validité de l’élection qui a fait entrer Trump dans le Bureau Oval.
Le Congrès pourrait faire le « compromis » d’attendre l’analyse de la Communauté du renseignement, puis de la discuter avant de confirmer Trump comme président. Cela n’aboutirait à aucun résultat, les avis de la National Intelligence étant connus pour être vagues. Entretemps, le vice-président élu siègerait comme président en exercice.
Si le président élu n’est pas qualifié avant l’investiture, la section 3 du 20ème amendement établit que le vice président élu devient président en exercice jusqu’à ce que le président soit qualifié. Si le processus légal ou du Congrès concernant l’élection de Trump est retardé, cela pourrait durer longtemps.
L’intervention des médias pourrait peser fortement en faveur des anti-Trump. Mais il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de preuve, aucune preuve, que la Russie ait effectivement quelque chose à voir avec le Comité national démocratique ou Podesta (affaire des courriels) ou autres fuites et avec la publication d’emails par différents organismes comme WikiLeaks.
Craig Murray (ancien ambassadeur britannique, proche de Julien Assange – NDT) a déclaré savoir qu’il ne s’agit pas de pirates mais de fuites internes, et qu’il connaît l’identité de la personne responsable de la fuite de ces fameux emails. « J’ai rencontré la personne qui les a piratés (les emails Podesta), ce n’est pas un Russe, il est de l’intérieur, à Washington », a-t-il déclaré au Guardian. En effet, il nous dit aujourd’hui que les emails lui avaient été remis pendant une visite à Washington. D’anciens dirigeants du renseignement, dont William Binney, reconnu pour ses qualités techniques, sont d’accord sur le fait que l’histoire du piratage est fausse.
(…) Cependant, le New York times en fait des tonnes pour nous dire que « la Russie l’a fait », en se basant sur les rumeurs non étayées de la CIA et les affirmations non professionnelles IT par Crowdstrike, la compagnie de sécurité IT autopromue que le DNC loue et paye. Avant cela, le Washington Post avait publié des déclarations « sérieuses » des responsables anonymes sur l’interférence russe. NBC News, maintenant, atteint des sommets en affirmant que selon « des responsables du renseignement », Poutine a lui-même dirigé la campagne de piratage. Les auteurs de ces articles sont Bill Arkin et Ken Dilanian, pirates internes depuis longtemps et connus pour faire corriger leurs articles par la CIA avant de les publier. La prochaine histoire, on nous racontera que Vladimir Valdimirovich a lui-même taper sur le clavier. De nombreux médias et éditoriaux suivent ces « guides ».
Une partie du schéma de la campagne Clinton a été expliquée au Conseil démocrate national, par l’Américaine-Ukrainienne Alexandra (Andrea) Chalupa, une ancienne consultante de l’opposition :
Andrea Chalupa@AndreaChalupa Dec11 :
- Le Collège électoral se réunit le 19 décembre. Si les électeurs ignore #StateOfEmergency et que Trump est élu, nous pouvons l’arrêter le 6 janvier au Congrès
- S’il y a des objections au vote du Collège électoral, elles doivent être soumises par écrit, signées par au moins un membre du Congrès et un sénateur
- Si des objections sont présentées, le Congrès et le Sénat retirent leurs chambres pour examiner leur bien-fondé aux termes de procédures fixées par la loi fédérale.
Les éditoriaux et les opinions publiées dans les principaux journaux relaient ce schéma. Un seul exemple d’une longue liste, A.J.Dionne dans le Washington Post :
« La CIA a établi que la Russie est activement interveneu dans notre élection pour faire élire Trump et c’est une excellente raison pour les électeurs de considérer s’ils doivent exercer leur pouvoir indépendant. Au minimum, ils devraient être informés de ce que la CIA sait et, en particulier, s’il y a des preuves que Trump ou ses lieutenants étaient impliqués avec la Russie pendant la campagne. »
L’éditorial du New York Times déplore la façon dont Trump a ridiculisé le conte de fée de la CIA. Beaucoup de gens qui ont voté Trump seront furieux si Trump se voit refuser son poste. Beaucoup d’entre eux sont armés et protesteront. La violence est certaine si le coup réussi.
Trump a sélectionné quatre anciens généraux dans son gouvernement et son administration. Si les troubles s’amplifiaient, nous devrions nous retrouver face à scénario comme celui décrit par le document militaire de 1992 : Les origines du coup d’État militaire américain de 2012 (https://strategicstudiesinstitute.army.mil/pubs/parameters/articles/2010winter/dunlap_jr.pdf)
Moon of Alabama
https://www.moonofalabama.org/2016/12/elite-coup.html#more