« Libérez Amina ! », ont eu le temps de crier les militantes avant d’être expulsées de l’Institut du monde arabe, où le président tunisien donnait une conférence.
Trois féministes du mouvement Femen ont perturbé vendredi 12 avril la visite du président Moncef Marzouki à Paris, également accueillie par plusieurs dizaines d’opposants lui demandant le nom des assassins de Chokri Belaïd.
Les trois femmes ont interrompu, seins nus, le début de la conférence que le président tunisien allait donner à l’Institut du Monde arabe (Ima) à Paris, aux cris de « women spring is coming » et « where is Amina », du nom de la militante tunisienne qui se cache depuis la diffusion de photos d’elle topless par peur des représailles des islamistes.
« Libérez Amina ! », ont eu le temps de crier les militantes en se précipitant sur le directeur de l’Ima, l’ancien ministre Jack Lang, qui souhaitait la bienvenue à Marzouki, avant d’être expulsées.
Le président a déclaré qu’il est « assez surpris par la forme de cette manifestation », rapporte l’agence française AFP.
Notons que l’événement n’était pas à l’intérieur de l’Ima, mais dans ses alentours, là où les Tunisiens de France se sont rassemblés pour dire leur mécontentement quant aux agissements et aux propos du président provisoire et pour réclamer les assassins de Chokri Belaïd.
Un grand dispositif sécuritaire était mis en place afin d’encadrer cette manifestation pacifique et symbolique dont l’emblème a été la guillotine et autres outils d’exécution en référence à la pendaison des opposants à laquelle M. Marzouki avait fait allusion dans une de ses interventions.
Ornant la rue de cordes à linge où s’étalaient chaussettes et autres sous-vêtements, les manifestants ont fait un clin d’œil à la théorie de la chaussette et la chaussure que le président avait développée dans un de ses discours.