Il semble que ma précédente évaluation de la situation en Syrie était erronée (this earlier assessment of mine) :
Par Moon of Alabama
Alors que le conflit au Liban s’apaise, Israël et les États-Unis ont relancé la guerre en Syrie. Il y a eu des signes pendant un certain temps que cela allait se produire. Hier, les combattants du HTS, affiliés à Al-Qaïda, qui ont été reconstruits et financés par la CIA, ont relancé leurs attaques contre les forces gouvernementales syriennes à l’ouest d’Alep. Les attaques des forces aériennes syriennes et russes ont pour l’instant stoppé leur progression. Les forces Rudwan du Hezbollah ne sont pas encore intervenues mais sont déployées pour défendre Alep.
Je ne m’attends pas à ce que la situation en Syrie s’aggrave davantage.
À l’heure actuelle, la situation continue de s’aggraver. J’avais sous-estimé le rôle de la Turquie dans cette affaire.
Le président Erdogan semble avoir pris le contrôle du HTS et l’utilise pour poursuivre ses objectifs. Il s’agit notamment d’étendre le contrôle turc sur les terres syriennes, d’endommager davantage le mouvement de résistance anti-turc au sein de la population kurde de Syrie et de faire comprendre au président élu Donald Trump qu’il peut être un allié fiable dans la lutte contre l’influence iranienne.
Des djihadistes sous contrôle turc ont attaqué des positions du gouvernement syrien à l’ouest de la ville d’Alep et des commandos de diversion semblent s’être infiltrés dans la ville elle-même. Cette opération s’explique en grande partie par le déferlement de (fausses) nouvelles qui l’accompagne. Les informations actuelles en provenance de la région sont beaucoup trop confuses pour que l’on puisse dire avec certitude ce qui est exactement sous le contrôle de qui.
Plusieurs forces se battent en Syrie. La partie « rebelle » pro turque, soutenue par Israël, la Turquie et les États-Unis, comprend deux groupes distincts.Les anciens djihadistes d’Al-Qaïda, Hayat Tarhir al-Sham [HTS], dirigés par Abu Muhammed al-Jolani, étaient, et sont probablement toujours, financés et armés par la CIA par l’intermédiaire d’acteurs mandataires au Qatar. Le HTS comprend un nombre important de djihadistes turkmènes et ouïgours d’Asie centrale.
Le deuxième groupe est ce que l’on appelle l’Armée nationale syrienne, un groupe de mercenaires sunnites syriens payés et contrôlés par la Turquie.
Ces « rebelles » se sont immédiatement distingués par leur comportement dépravé :
Hala Jaber @HalaJaber – – 17:40 UTC · Nov 29, 2024
????IMPORTANT????
Je viens de regarder une séquence des plus horribles des soi-disant « combattants de la liberté » soutenus par Erdogan, décapitant un soldat syrien qu’ils ont capturé. Un prisonnier de guerre en termes militaires occidentaux.
Je pensais que l’époque de la méchanceté d’ISIS était révolue, mais voilà que l’histoire se répète et que l’on nous répète qu’il s’agit de bons « libérateurs ».
Les images montrent un soldat syrien entouré de « rebelles ».
Il les supplie et invoque leur foi islamique.
Ils lui retirent la main du cou et un homme armé d’un énorme couteau en dents de scie entreprend de lui trancher la gorge. Lorsqu’il est coincé, il enfonce le couteau dans le cou à plusieurs reprises, puis poursuit le massacre aux cris de « Allahahu Akbar ».
Ceux qui, dans le monde occidental, soutiennent ces extrémistes soutenus par l’OTAN et Israël devraient vraiment y réfléchir à deux fois.
…
De l’autre côté du conflit se trouve l’Armée arabe syrienne (qui semble avoir oublié toutes les leçons qu’elle a dû apprendre au cours de la phase précédente du conflit). Elle est soutenue par le Corps des gardiens de la révolution iranienne, qui a formé et finance plusieurs groupes de combattants chiites en Syrie. Cette action est menée en étroite coordination avec le Hezbollah au Liban, qui dispose de certaines unités de ses forces spéciales Rudwan stationnées en Syrie. La Russie soutient le gouvernement syrien en Syrie et utilise actuellement sa puissance aérienne pour interrompre toute nouvelle attaque de la part des « rebelles ».
Les Unités de protection du peuple kurde (YPG) sont un mouvement anti-turc. Elles constituent une partie importante des Forces démocratiques syriennes (FDS) qui ont été soutenues, par intermittence, par le Pentagone dans l’est de la Syrie. Elles se battent actuellement aux côtés du gouvernement syrien, mais ont intérêt à sécuriser les zones où vivent d’importantes populations kurdes.
Alors que l’on savait que le conflit en Syrie allait bientôt être ravivé, l’immédiateté semble avoir été une surprise :
Sharmine Narwani @snarwani – 9:10 UTC · Nov 30, 2024
Journal russe Izvestia : L’attaque terroriste majeure sur #Alep a été coordonnée entre les services de renseignement turcs, ukrainiens et français avec le soutien israélien et l’approbation américaine. La planification a eu lieu il y a deux mois et l’attaque était censée avoir lieu en mars prochain, mais les événements au Liban ont contribué à l’urgence.
Comme nous l’avons dit plus haut, il n’y a pas encore d’informations qui permettent d’évaluer de manière impartiale quel camp contrôle réellement quelle partie d’Alep ou des zones environnantes. J’ai l’impression que beaucoup de revendications de contrôle djihadiste ici ou là ne sont que des opérations médiatiques sans signification militaire.
Mais ce que l’on peut dire jusqu’à présent, c’est que le gouvernement syrien n’a manifestement pas réussi à sécuriser ses lignes sur le terrain et à préparer son armée à une reprise du conflit. L’armée arabe syrienne semble avoir abandonné de nombreuses positions sans combattre de manière significative.
Il faudra beaucoup de sang et de trésor (encore !) pour en reprendre le contrôle.
Par Moon of Alabama
Traduit par Brahim Madaci