Scandale au Liban : des terroristes arrêtés pour trafic d’armes vers la Syrie sont libérés par un juge Anti-terroriste !
Au moment où les services de renseignements de l’armée libanaise traque les cellules terroristes dormantes ou actives et déjouent de nombreuses tentatives d’attentats suicide sur la totalité du territoire libanais, d’autres services, dépendant de la justice militaire, libèrent en catimini des terroristes pris en flagrant délit de trafic d’armes vers la Syrie.
C’est le major-général Jamil al-Sayed, l’ancien patron des services de renseignements libanais avant 2005, qui a révélé le scandale en publiant un communiqué dans lequel il réclame une enquête officielle sur la libération par la justice militaire de tous les détenus de l’affaire du navire d’armes Lotfallah-2. Ce navire arraisonné par l’armée libanaise au large des eaux territoriales libanaises, transportait des dizaines de tonnes d’armes, de munitions et d’explosifs au Liban en destination de la Syrie au début du conflit dans ce pays.
Dernièrement, le procureur du gouvernement auprès du tribunal militaire le juge Sakr Sakr, un proche de l’ancien Premier ministre saoudo-libanais Saad Hariri, a approuvé la mise en liberté du capitaine syrien du navire, soit le dernier détenu dans cette affaire.
Le général Jamil Sayed a qualifié par ailleurs les exploits de l’armée libanaise et ses renseignements d’exploits « exceptionnels que les renseignements occidentaux, plus équipés et plus financés, sont incapables de réaliser ».
Selon lui, « ce qui fait cet exploit plus important et plus apprécié c’est qu’il a eu lieu dans un climat de divergence politique interne, d’absence de couverture officielle de l’Etat, et dans un environnement qui abrite le terrorisme. »
« Malheureusement, ce n’est pas le peuple patriotique et pacifique du courant du Futur qui protège ce terrorisme, mais ce sont plutôt la direction de ce courant, notamment son bloc parlementaire représenté par Fouad Siniora et certains dirigeants du 14 mars. Cette direction cherche après chaque attentat à fournir des justifications aux explosions terroristes en évoquant ce qui se passe en Syrie et en assurant une couverture officielle à ce qui se passe dans le village d’Ersal. »
« Sachez qu’il faut distinguer entre les habitants d’Ersal et certains groupes soutenus depuis plus de deux ans par le camp du 14 mars et le courant du Futur sous prétexte de soutenir l’opposition syrienne. Alors que ces groupes sont devenus un noyau qui importe et exporte le terrorisme. C’est ainsi qu’Ersal est désormais un village pris en otage à cause de l’implication du courant du Futur et ses alliés dans la crise syrienne dès son début, sous prétexte de chercher à renverser le président Bachar el-Assad », a indiqué Jamil Sayed.
11 membres de l’équipage détenus puis libérés
Le propriétaire du navire et son capitaine (qui n’est autre que son frère), sont de nationalité syrienne, alors que les membres de l’équipage comportent plusieurs nationalités. Du nombre de 11, ils ont tous été capturés et ensuite libérés par la Cour militaire libanaise.
Le propriétaire du navire qui battait le drapeau sierra léonais n’est autre que Mohammad Khifaji, natif de l’ile d’Arwad en 1974 et qui vit actuellement en Égypte. Il est connu pour être un des hommes les plus importants de l’ancien vice-président syrien, Abdel Halim Khaddam et entretient des liens étroits avec l’ancien Premier ministre Libanais Saad Hariri. Durant le printemps 2011, il a introduit des armements en Syrie via le Liban en passant par la ville de Banias. Aussitôt arrêté pour trafic d’armes, il a été relâché en catimini, grâce à l’intervention directe de Hariri.
La cargaison des armements du Loutfallah 2 consiste selon As-Safir, en des armes légères, (dont des mitrailleuses), un armement moyen comportant des mitrailleuses de type 12,7 et des RPG. En plus d’un armement lourd comme des mortiers de 120mm. Sur le bateau se trouvaient également deux types de missiles : des anti-blindés, dont en particulier des antichars. Ainsi que des missiles anti aériens lançable sur l’épaule. Sans oublier les munitions de ces armes.