Les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, de la Turquie et de l’Egypte se retrouvent au Qatar pour discuter de l’aide militaire à apporter à la rébellion.
Lors de leurs premières réunions, il y a près de deux ans, les «Amis de la Syrie» réunissaient plus de 120 pays et organisations internationales. Aujourd’hui, leur nombre est tombé à 11 pays, qui se rencontreront samedi à Doha. Cette désaffection est due au fait que l’agenda de ces réunions a changé. Dans le passé, les thèmes discutés tournaient autour des questions humanitaires et politiques. Actuellement, l’objectif est d’étudier les besoins militaires des rebelles syriens, une question qui est loin de faire l’unanimité en Occident et même au sein des administrations des Etats occidentaux qui sont à l’avant-garde de la bataille contre la Syrie. Ainsi, le Premier ministre britannique, David Cameron, est confronté à une grande opposition contre l’armement des rebelles, conduite par le maire de Londres, Boris Johnson, qui a appelé le gouvernement à ne pas «mettre des armes entre les mains de fous». L’Allemagne, qui participera à la réunion de Doha, est également hostile à la livraison d’armes aux rebelles syriens, de peur qu’elles ne tombent entre les mains des extrémistes.
Cela n’empêchera pas les ministres des Affaires étrangères de la France, du Royaume-Uni, des Etats-Unis, de l’Allemagne, de l’Italie, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite, du Qatar, des Emirats arabes unis, de la Turquie et de l’Egypte de se retrouver pour discuter de l’aide militaire à apporter à la rébellion. Cette réunion a pour but de répondre de manière concertée, coordonnée et complémentaire aux besoins exprimés par le plus important chef militaire de la rébellion lors de la réunion qui s’est tenue le 14 juin à Ankara avec des représentants de ces 11 pays. Le chef d’état-major de l’Armée syrienne libre (ASL), le général Idriss, avait lancé un cri de détresse, affirmant que si des armes sophistiquées, comme des missiles sol-air et des missiles anti-char, n’étaient pas livrées aux rebelles, l’opposition armée risquait de perdre la bataille d’Alep.
Selon des sources bien informées à Damas et à Beyrouth, une quantité d’armes a déjà été livrée et la réunion de Doha vise à établir les grandes lignes de la contre-offensive que les occidentaux et leurs alliés du Golfe espèrent lancer pour rééquilibrer les rapports de force afin que la conférence de Genève 2 ne se tienne pas dans des conditions défavorables aux groupes armés. Et ce n’est pas à partir d’Alep que cette contre-attaque est envisagée mais de Daraa, au Sud, avec le concours actif des Jordaniens et des Américains, qui ont annoncé qu’ils maintiendraient dans le royaume hachémite des chasseurs F16 et des missiles Patriot, après la fin des manoeuvres qui y ont été organisées avec la participation de 19 pays. Selon des sources bien informées, ces exercices, achevés avant la date prévue, n’étaient pas concluants.
Pendant ce temps, l’armée syrienne poursuit sa progression sur le terrain. Elle a pris, mercredi, la localité de Bahdaliyé, au Sud de Damas et avance vers les localités de Husseiniya et de Ziyabiya, non loin du mausolée de Saydé Zeinab, dans le même secteur. La reprise de ces localités couperait les dernières voies de ravitaillement des rebelles entre les Ghouta orientale et occidentale de Damas.
Médiarama
20 juin 2013
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