La généralisation du régime d’assistance médicale au profit des catégories sociales à faible revenu constitue un pas significatif sur la voie de la réduction des disparités sociales.
Le roi du Maroc a lancé mardi une opération visant à généraliser un régime d’assistance médicale (Ramed) au profit de 8,5 millions de personnes à faibles revenus pour un investissement en 2012 d’environ trois milliards de dirhams (290 millions d’euros).
Le coup d’envoi de cette opération –qui doit bénéficier aux plus démunis, soit 28 % de la population – a été donné à Casablanca, la capitale économique du pays, par le roi Mohammed VI en présence du chef du gouvernement l’islamiste Abdelillah Benkirane.
Quelque quatre millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté bénéficieront de la gratuité totale des soins tandis que quelque 160 000 autres, parmi les pensionnaires des établissements pénitentiaires et des orphelinats et les personnes sans domicile fixe seront éligibles de droit. En revanche, 4,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité bénéficieront de la gratuité partielle, moyennant une cotisation annuelle de 120 dirhams (10 euros) plafonnée à 600 DH (54 euros) par famille.
Ce régime doit ainsi profiter aux catégories à faibles revenus comme les paysans, les artisans, les petits commerçants ainsi qu’au secteur informel.
Le nouveau régime, applicable dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les structures sanitaires étatiques, propose le même panier de soins couvert par l’Assurance maladie obligatoire (Amo). Les soins pris en charge portent sur l’hospitalisation, y compris l’accouchement, les consultations spécialisées externes et de médecine d’urgence, les analyses de biologie et l’imagerie médicale (sauf scanographie). S’y ajoutent les prestations relatives à l’exploration fonctionnelle, les évacuations sanitaires inter-hospitalières en cas d’urgence et les actes de rééducation fonctionnelle.
Pour obtenir la carte Ramed, renouvelable tous les ans, la famille doit constituer un dossier comprenant notamment les attestations de scolarisation des enfants à sa charge et des attestations de salaire, de vie collective et de résidence qu’elle doit déposer auprès des bureaux des autorités locales avec un formulaire de demande disponible sur place ou téléchargeable sur le site www.ramed.ma.
Le futur bénéficiaire se voit alors remettre un récépissé valable 3 mois lui donnant accès à titre exclusif aux soins d’urgence, en attendant la validation de son dossier. S’il appartient à la catégorie bénéficiant de la gratuité partielle des soins, l’intéressé doit verser une cotisation annuelle de 120 dirhams (10 euros) par personne pour obtenir sa carte d’adhésion. Il en est exonéré le cas échéant.
Pour accompagner financièrement le nouveau régime, géré par le ministère de la Santé, le ministère de l’Intérieur et l’Agence nationale d’assurance maladie (Anam), un budget de près de 3 milliards de dirhams a été mobilisé par l’État, à hauteur de 75 %, et par les collectivités locales, à hauteur de 6 %, alors que les cotisations annuelles des bénéficiaires représenteront 19 % de l’enveloppe budgétaire dédiée à la mise en place du Ramed.
La généralisation du Ramed constitue un pas significatif sur la voie de la réduction des disparités sociales et de l’instauration de l’État de droit et de démocratie où tous les citoyens sont traités sur un pied d’égalité, sans distinction de milieux ou de situation économique.