Présent en 2008 au Festival Visa pour l’image de Perpignan, dans le sud de la France, il expliquait que son travail et celui des autres photographes de guerre étaient nécessaires pour que les opinions publiques voient à quoi ressemblent des guerres menées en leur nom.
Horst Faas, photographe de guerre ayant notamment couvert le Vietnam, est mort jeudi à l’âge de 79 ans, a annoncé l’agence Associated Press (AP) pour laquelle il avait longtemps travaillé. Né en Allemagne, Horst Faas a notamment coordonné pendant plus de dix ans, à partir de 1962 depuis Saïgon, le travail des photographes d’AP en Asie du Sud-Est.
En cinquante ans de carrière, il a accumulé les œuvres marquantes dans l’histoire du photojournalisme et obtenu à deux reprises le prix Pulitzer. En 1965, recevant son premier Pulitzer, il avait expliqué que son travail avait constitué à « enregistrer les souffrances, les émotions et les sacrifices des Américains et des Vietnamiens dans ce petit pays lointain taché de sang ».
C’était le photographe qui avait couvert cette guerre le plus longtemps, de 1962 à 1974, comme chef de la photo pour l’agence américaine en Asie du Sud-Est.
Il y avait d’ailleurs été grièvement blessé en 1967.
Horst Faas avait été distingué par un premier Pulitzer en 1965, pour sa couverture photo de cette guerre.
C’est lui qui avait pris la décision de passer sur le fil d’AP en juin 1972 la fameuse photo d’une petite Vietnamienne grièvement brûlée, courant nue sur une route pour fuir une attaque au napalm. La photo de Huynh Cong Ut (Nick Ut), également récompensée par un Pulitzer, a fait le tour du monde. Certains collègues de Faas avaient estimé qu’elle ne devait pas passer sur les fils de l’agence, car l’enfant était nue.
Son travail sur des tortures et des exécutions au Bangladesh lui avait valu en 1972 un second Pulitzer. Horst Faas avait pris sa retraite en 2004. Présent en 2008 au Festival Visa pour l’image de Perpignan, dans le sud de la France, il expliquait que son travail et celui des autres photographes de guerre étaient nécessaires pour que les opinions publiques voient à quoi ressemblent des guerres menées en leur nom.
Durant sa carrière, Horst Faas avait aussi reçu le prix Robert Capa en 1997 et le prix Erich Salomon en 2005.
Il était tombé malade à Hanoï en 2005, devenant paralysé de la taille aux pieds. Sa santé s’était ensuite sérieusement détériorée fin 2008. Il était hospitalisé depuis le mois de février.
(11 mai 2012 – Avec les agences de presse)