Seuls 16 membres du Congrès américain restent fidèles au Maroc. C’est le puissant lobby pro-marocain «The Moroccan American Center for Policy», que préside l’ancien ambassadeur US au Maroc, Edouard Gabriel, qui fait cet aveu.
L’Oncle Sam a-t-il lâché le Maroc? Décidément c’est le cas puisque le tadjine ne fait plus recette en Amérique. Sur les 530 membres du Congrès, seuls 16, entre républicains et démocrates, se sont solidarisés avec le Maroc demandant ainsi au président Barack Obama d’adoucir un peu plus sa position envers le royaume et de ce fait jugé utile d’apposer leurs signatures à une lettre demandant à Barack Obama de réviser sa politique. C’est le puissant lobby pro-marocain «The Moroccan American Center for Policy», basé à Washington et que préside l’ancien ambassadeur US au Maroc, Edouard Gabriel, qui reconnaît publiquement que seuls 16 congressmen ont appuyé une proposition en faveur du Maroc. Les grosses pointures, habituellement fidèles au royaume n’ont pas accepté d’apposer leurs signatures sur la liste des soutiens au Maroc. Il s’agit notamment de l’ancienne chef de la diplomatie américaine, Madeleine Albright, de Charles Carlucci ex-secrétaire à la Défense sous la présidence de Donald Reagan, et d’autres encore. Le site marocain Yabiladi.ma a publié des extraits de cette lettre où les 16 sénateurs américains rappellent que le royaume est «notre allié le plus ancien et le plus solide dans une partie du monde qui se caractérise par sa grande importance». Aussi, note le même site, les 16 signataires réclament du président des Etats-Unis d’accorder une «plus grande visibilité» au rôle joué par Rabat sur la scène régionale soulignant que le «Maroc est le seul pays de la région à avoir mis en place avec les Etats-Unis, depuis 2006 et à la demande du Royaume, un dialogue continu sur les droits de l’homme qui se veut un forum ouvert pour un échange objectif et constructif sur ces questions». Fort d’un lobby puissant, le Maroc bénéficiait du soutien inconditionnel de 70 congressmen républicains et démocrates inclus. Ils étaient acquis à sa thèse et il les mobilise à chaque occasion, notamment quand il s’agit du dossier du Sahara occidental. Sur ce plan, le royaume n’est pas avare. Il a déboursé des millions de dollars pour s’offrir de pareils soutiens capables d’étouffer toute voix parlant ou revendiquant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Les Marocains peinent de plus en plus à convaincre leur allié historique, les Etats-Unis d’Amérique, à soutenir leur politique d’occupation au Sahara occidental. Ce niet des sénateurs américains intervient à un moment crucial pour le Maroc. Il coïncide avec la publication du rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’homme qui épingle très sérieusement le Maroc. Ce à quoi le Makhzen avait violemment riposté en affirmant qu’il est «entaché d’erreurs factuelles et de fausses allégations». Seulement, le document américain était formel et ne rapportait que des faits avérés sur la maltraitance et la grave situation des droits de l’homme au royaume. Cette défection intervient également au lendemain de la visite du secrétaire général de l’ONU aux camps des réfugiés à Tindouf. «J’ai été attristé de voir autant de réfugiés et, particulièrement les jeunes qui y sont nés. Les enfants qui sont nés au début de cette occupation ont désormais 40 ou 41 ans. Soit quarante ans d’une vie difficile. Je voulais vraiment leur apporter l’espoir que ce n’est pas la fin du monde pour eux», a déclaré le SG de l’ONU. Une déclaration qui a affolé le Makhzen, mais dont l’onde de choc a réussi à sensibiliser les plus réticents quant au dossier du Sahara occidental.
L’Expression
https://www.lexpressiondz.com/actualite/243363-le-makhzen-perd-ses-lobbys.html