Quelques heures après l’attentat à la voiture piégée contre la ville de Hermel, un fief du Hezbollah, une pluie de roquettes s’est abattue sur la localité d’Ersal, base arrière de la rébellion syrienne : sept morts et une trentaine de blessés.
Pour la deuxième journée consécutive, la mort à frappé dans la région de la Békaa. Au lendemain de l’attentat à la voiture piégée dans la ville de Hermel (4 morts et 31 blessés), sept personnes, dont six enfants, ont été tuées ce vendredi dans la chute de plusieurs roquettes tirées du côté syrien de la frontière sur la région de Ersal, dans l’est du Liban. L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) indique que 15 autres personnes ont été blessées dans ce pilonnage. Plusieurs maisons ont été en outre endommagées dans la chute des roquettes. Ersal compte habituellement une vingtaine de milliers d’habitants mais elle abrite actuellement des milliers de réfugiés syriens ainsi que des centaines de rebelles armés qui font le va-et-vient entre la ville et l’intérieur de la Syrie. La chute de ces roquettes a coïncidé avec des informations sur l’échec d’une attaque massive menée par plus de 2000 rebelles contre la région syrienne de Joussié, où l’aviation syrienne est entrée en action, faisant un grand nombre de victimes dans les rangs des assaillants. Il y a trois semaines, près de 3000 rebelles syriens avaient tenté en vain une percée vers Qoussair, pour réduire la pression exercée par l’armée syrienne contre la ville de Yabroud, une des dernières place-fortes rebelles dans la région montagneuse de Qalamoun, adossée à la frontière libanaise. Plusieurs autres roquettes, tirées de Syrie, s’étaient écrasées sur d’autres régions de l’est du Liban, notamment entre Qaa et Ras Baalbeck, quelques heures seulement après l’attentat du Hermel. Les derniers éléments de l’enquête au sujet de cette explosion confirment la thèse de l’attaque suicide. Une dame, citée par les médias, a affirmé avoir eu une altercation verbale avec le chauffeur du véhicule piégé, une Kia Sportage volée au mois de novembre dernier dans la localité d’Antélias. A l’origine de la dispute, une place de stationnement, ce qui a contrait le chauffeur à se garer devant le Sérail. La jeune femme a déclaré avoir vu un passager à côté du chauffeur et a précisé que les deux hommes semblaient «tendus et pressés». Certains journaux libanais ont indiqué que le kamikaze serait un Libanais d’origine palestinienne de la famille Bikaï. Mais aucune confirmation n’a pu être obtenue auprès des services de sécurité. D’autres informations font état du départ pour la Syrie d’une vingtaine de jeunes palestiniens, qui n’ont plus donné signe de vie depuis leur décision d’aller rejoindre les rangs des groupes syriens extrémistes. L’attentat du Hermel a été unanimement condamné par les différents milieux politiques libanais. Pour le 8-Mars (proche de la Syrie), la meilleure solution pour mettre un terme à la vague terroriste qui frappe le Liban serait de former le plus rapidement possible un gouvernement rassembleur qui assurerait une couverture politique totale aux services de sécurité et à l’Armée libanaise. Mais pour le 14 Mars (proche de l’Arabie saoidite), «le seul moyen de mettre un terme aux attentats itinérants est le contrôle des frontières par l’armée, avec l’aide de la Finul, en vertu des mécanismes prévus par la résolution 1701». De son côté, l’ambassade des États-Unis a dénoncé dans un communiqué l’explosion du Hermel, appelant «toutes les parties à faire preuve de retenue et de calme, en s’abstenant de commettre des actes vindicatifs». Saluant le rôle des services de sécurité, l’ambassade US a appelé à «remettre à la justice toute partie impliquée dans l’attentat».
Source : Médiarama