Mahmoud Dicko, imam et président du Haut Conseil islamique du Mali, institution respectée de la société malienne, s’est élevé contre ceux qui qualifient l’intervention française de croisade contre l’islam. « C’est le contraire. C’est la France qui a volé au secours d’un peuple en détresse, qui a été abandonné par tous ces pays musulmans, a-t-il déclaré à Radio France internationale le 22 janvier. Et nous parler aujourd’hui de croisade ou je ne sais quoi, c’est vraiment quelque chose que nous ne pouvons pas accepter en tant que responsables musulmans du Mali. » Cette guerre est destinée à libérer un pays à plus de 90 % de musulmans, a-t-il rappelé.
Et d’ajouter : « Nous sommes obligés, vu cette campagne, d’analyser très sérieusement la chose, et pour savoir si certains pays ne sont pas derrière. Mais je pense à des pays comme le Qatar, parce que la personnalité la plus influente du monde musulman qui a eu à dénoncer cette intervention se trouve aujourd’hui au Qatar. » Référence à peine déguisée au prédicateur sunnite Youssef al-Qaradaoui qui s’exprime depuis le Qatar, notamment à travers son émission « La charia et la vie », diffusée sur la chaîne Al-Jazeera.
Au sein du Haut Conseil islamique du Mali, certains soupçonnent le Qatar de financer en sous-main les groupes djihadistes qui occupent le Nord du pays. En avril dernier, Al-Qaradaoui n’avait pas été autorisé à se rendre en France pour assister à une conférence de l’Union des organisations islamiques de France.