Le commandement militaire et sécuritaire a été profondément remanié.
Le général Ali Mamlouk est devenu chef du bureau de la sûreté nationale, qui chapeaute l’ensemble de l’appareil sécuritaire syrien, a indiqué mardi une source officielle à Damas. « Le général Ali Mamlouk (sunnite, de Damas, quartier très conservateur du Midane), qui était chef de la sûreté de l’État, devient désormais chef du bureau de la sûreté nationale, avec rang de ministre, et il chapeaute tout l’appareil sécuritaire. Il dépend directement du président Bachar al-Assad », a indiqué cette source. Par ailleurs, le général Rustom Ghazalé (sunnite de Hauran – Daraa), ex-directeur de la sécurité militaire à Damas, et ancien chef du contingent syrien au Liban jusqu’en 2005, année de l’assassinat de Hariri) a été nommé chef de la sécurité politique, et Dib Zaytoun (également sunnite), qui occupait ce poste, devient chef de la sûreté l’État.
Cette très importante restructuration intervient moins d’une semaine après un attentat, le 18 juillet, ayant frappé au cœur de l’appareil militaro-sécuritaire du régime. « Jusqu’à présent, les services de sécurité étaient éparpillés entre différents ministères, les renseignements militaires et ceux de l’armée de l’air dépendaient du ministère de la Défense, le renseignement politique du ministère de l’Intérieur et la Sûreté de l’État du président de la République », a précisé cette source. « Le processus de centralisation était en cours, mais il a été, bien sûr, accéléré par l’attentat », a-t-il encore dit.
Le président défunt Hafez al-Assad, père de l’actuel chef de l’État, avait multiplié les services de renseignement et encouragé leur rivalité pour éviter toute tentative de putsch. Le mouvement de contestation sans précédent contre le régime depuis 16 mois a poussé Bachar al-Assad à les rassembler pour la première fois sous une seule direction. La sécurité nationale, dirigée par Hicham Ikhtiar, avait des prérogatives beaucoup plus limitées et n’avait pas un rôle opérationnel. L’attentat du 18 juillet a tué à la fois le ministre de la Défense, Daoud Rajha, son adjoint et beau-frère de M. Assad, Assef Chawkat, le chef de la Sécurité nationale, Hicham Ikhtiar, et Hassan Turkmani, chef de la cellule chargée de gérer la révolte qui secoue le régime depuis mars 2011.
Autres nominations importantes après l’attentat du 18 juillet : Le général Fahd al-Freij (sunnite, de Hama, d’origine bédouine) a été nommé ministre de la Défense en vertu d’un décret du président Assad et commandant en chef adjoint des forces armées, le commandant en chef suprême étant le chef de l’État. Un autre décret a nommé le général Ali Ayoub, (alaouite, de Jablé) nouveau chef d’état-major de l’armée.