Le dilemme de Netanyahou et les assauts continuels : les efforts américains pour contenir une guerre impossible à gagner
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou agit sans discernement, incapable de parvenir à toucher des cibles stratégiques susceptibles de donner des résultats tangibles. Les paramètres du succès militaire (profits et pertes d’un point de vue stratégique) ne reposent pas sur la destruction de villes, le meurtre de civils ou l’imposition de la famine lorsque les dirigeants ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs militaires initiaux et à déterminer la gouvernance de l’après-guerre.
Par Elijah J. Magnier
En tant qu’outil politique, la guerre ne fait pas le décompte des victoires obtenues par la destruction des infrastructures, sauf si celle-ci entraîne la capitulation de l’ennemi (signalée par un drapeau blanc) ou brise la résistance, ce qui permet à l’agresseur de prendre ou de conserver le contrôle des régions ciblées et de mettre un terme aux opérations militaires. Même si des poches de résistance subsistent, avec des capacités de base ou des forces limitées, elles ne modifient pas la nouvelle réalité militaire si le conflit se résout avec un vainqueur et un vaincu bien définis. Cependant, ce résultat ne s’est pas matérialisé malgré plus de sept mois de combats intenses et de destructions sans précédent.
Pourtant, ce qu’on appelait « l’armée la plus redoutable du Moyen-Orient », qualifiée de « professionnelle » par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, est aux prises avec un problème de taille. Cette armée suit un entraînement continu, participe à de nombreuses manœuvres annuelles individuelles et conjointes avec les alliés occidentaux et bénéficie d’un important soutien financier et militaire de la part de grandes puissances et de divers pays industriels européens, qui se chiffre en milliards de dollars par an. Pourtant, elle subit un revers après l’autre dans les villes qu’elle a occupées puis abandonnées, puis concocte toutes sortes de justifications peu convaincantes pour défendre son retour sur place.
Les échecs surprenants de l’armée israélienne : la leçon mondiale de Gaza
Les performances étonnamment médiocres et contraires à l’éthique de l’armée israélienne dans le conflit de Gaza ont attiré l’attention du monde entier, incitant les observateurs à en tirer des leçons et des conclusions critiques. Cet examen vise à comprendre les graves bavures qui ont choqué la communauté internationale et conduit une armée « professionnelle » à évacuer ses frustrations à l’encontre des civils et des infrastructures.
Dans la guerre de Gaza, qui entre dans son huitième mois, si on exclut les réactions émotionnelles, les évaluations se basent sur les résultats réels obtenus sur le champ de bataille. Au départ, les États-Unis, le principal allié d’Israël, s’attendaient à ce que l’armée israélienne mette fin au conflit en trois ou quatre mois. Toutefois, après plus de cinq mois de combats continus et d’escalade de la violence, l’administration américaine a commencé à exprimer ses préoccupations concernant les actions des forces israéliennes et leur incapacité à atteindre des objectifs stratégiques. Elles ont notamment commis de graves atrocités que la communauté internationale a condamnées, sans même atteindre les objectifs militaires publiquement déclarés.
Posted on 12/05/2024 by Elijah J Magnier
Traduction : Daniel G.