La fin justifie-t-elle tous les moyens ? En transformant les smartphones, les pagers (téléavertisseurs), les talkie walkies et, surtout, les ordinateurs, en armes de destruction massive contre le Hezbollah libanais et son entourage civil libanais, les services secrets israéliens viennent de commettre l’irréparable contre la sécurité civile internationale. Cet acte de terrorisme massif aura en effet des effets collatéraux sur l’économie mondiale à travers, notamment l’interdiction des téléphones et des ordinateurs dans les avions et les autres moyens de transport. C’est en tout cas l’analyse de
Michael Rubin, chercheur principal à l’American Enterprise Institute, où il est spécialiste de l’Iran, de la Turquie et du Moyen-Orient au sens large, sur cet acte terroriste qu’il qualifie d’opération « sous la ceinture ». Cet ancien fonctionnaire du Pentagone, selon sa biographie officielle, a pendant plus de dix ans, donné des cours en mer sur la Corne de l’Afrique et les conflits, la culture et le terrorisme au Moyen-Orient, à des unités déployées de la marine américaine et des Marines.
La grande détonation des téléavertisseurs : La fin des téléphones et des ordinateurs dans les avions ?
L’opération « sous la ceinture » marque-t-elle la fin des téléphones et des ordinateurs dans les avions ? Plus tôt dans la journée, une entité – vraisemblablement Israël – a fait exploser simultanément 3 000 téléavertisseurs utilisés par le Hezbollah.
Par Michael Rubin
Cette opération unique a démontré les capacités technologiques d’Israël ainsi que sa pénétration des réseaux du Hezbollah et de l’Iran.
Après tout, l’Iran a fourni les téléavertisseurs au Hezbollah il y a seulement quelques mois.
Les conséquences de cette attaque, aussi justifiée soit-elle, dépassent largement le cadre du Moyen-Orient.
Le wifi est devenu la norme dans les avions de ligne. Alors que les compagnies aériennes ont interdit les téléphones Samsung pour des raisons de sécurité après des rapports faisant état de surchauffe et qu’elles n’autorisent toujours pas le transport de batteries au lithium dans les soutes, la plupart des passagers emportent aujourd’hui des ordinateurs portables, des téléphones cellulaires et des tablettes à bord des avions.
En effet, dans la plupart des avions américains, l’accès au système de divertissement exige que le passager utilise son téléphone, sa tablette ou son ordinateur.
La question que se posent les experts en sécurité – et sur laquelle Al-Qaïda travaille certainement aujourd’hui – est de savoir si l’opération vraisemblablement menée contre les bipeurs du Hezbollah pourrait être reproduite sur des téléphones portables ou d’autres équipements électroniques américains ou européens.
En d’autres termes, qui a besoin de cutters ou d’une bombe de sous-vêtements pour faire tomber un avion si un signal peut surchauffer, voire faire exploser quelques centaines de tablettes ou de téléphones à 30 000 pieds au-dessus de l’Atlantique ?
Depuis 23 ans, les voyageurs aériens doivent limiter leurs produits liquides et se soumettre à des fouilles corporelles rigoureuses, car l’Agence de sécurité des transports ou ses corollaires européens cherchent à protéger les voyageurs contre les tactiques d’un attentat passé.
La manifestation qui s’est déroulée aujourd’hui au Liban devrait déclencher des signaux d’alarme : Les bouteilles d’eau ou les ordinateurs constituent-ils la plus grande menace ? Les ordinateurs ou les téléphones doivent-ils être allumés pour recevoir le signal qui provoque la détonation ? Si ce n’est pas le cas, les compagnies aériennes accepteront-elles un jour ces appareils électroniques dans les bagages à main ou les cargaisons ? Si le Wi-Fi est nécessaire pour transmettre le signal, est-ce la fin du Wi-Fi sur les vols ? Et si les passagers ne peuvent pas travailler dans un avion, prendront-ils l’avion ou se tourneront-ils vers la vidéoconférence ?
Le Hezbollah était peut-être la cible du jour, mais les événements d’aujourd’hui pourraient avoir l’impact le plus profond sur l’industrie de l’aviation depuis le 11 septembre 2001.
Journal de la sécurité nationale
17 septembre 2024
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https://www.aei.org/op-eds/the-great-pager-detonation-the-end-of-phones-and-computers-on-airplanes/