(10 Octobre 2014 | Washington, D.C.) Kerry Kennedy, Présidente du Centre Robert F. Kennedy pour la Justice et les Droits de l’Homme (Centre RFK) et Santiago A. Canton, Directeur Exécutif du programme de droits de l’homme du Centre RFK, ont exprimé leurs appréhensions au sujet du décès et de l’enterrement non autorisé du prisonnier politique Sahraoui Hassan El Ouali alors qu’il était emprisonné.
M. El Ouali, décédé le 27 Septembre dans un hôpital militaire à Dakhla au Sahara Occidental, était un membre actif du mouvement pro-indépendance et un militant engagé contre la torture et les mauvais traitements infligés par la police. El Ouali était présumé d’être gravement malade à cause d’une grève de la faim et des mauvais traitements médicaux reçus à la prison sous autorité marocaine. Ce n’est qu’après beaucoup d’insistance de la part de sa famille et ses amis que M. El Ouali fut transféré à l’hôpital, où sa famille ne puis lui rendre visite et où il plongea dans un coma fatal peu après son transfert. M. El Ouali servait une peine de prison pour avoir prétendument « participé à une manifestation illégale » et avoir « formé une bande criminelle». Lors de sa détention il aurait été sujet à des actes d’torture et il a été reporté qu’il fut pendu au plafond et électrocuté à plusieurs reprises. Malgré de nombreuses demandes de la part de sa famille pour accéder aux rapports médicaux et d’autopsie afin d’éclairer la cause de la mort de M. El Ouali, les autorités marocaines ont abruptement décidé d’enterrer M. El Ouali le 6 Octobre sans le consentement ou même la présence de sa famille. «De tels rapports sur des actes de tortures et de mauvais traitements médicaux sont extrêmement troublants» a déclaré Kerry Kennedy. «Le fait que la famille de Hassana n’a pas été autorisée à réclamer la dépouille de M. El Ouali ne font que renforcer ces abus. J’incite le gouvernement marocain à enquêter les accusations de mauvais traitements généralisés contre les prisonniers à son encontre et de s’assurer que la dignité des détenus dans ses prisons soit explicitement protégée».
La détention de M. El Ouali ainsi que son décès s’inscrivent dans le contexte de rapports inquiétants sur l’état des prisons sous autorité marocaine au Sahara Occidental. Juan Mendez, le Rapporteur Spécial aux Nations Unies sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants a reporté que les prisons du Sahara Occidental sont surpeuplées et que la torture y est une pratique courante utilisée aux fins de réduire au silence et de punir les dissidents politiques. Des conclusions similaires ont été confirmées par des groupes internationaux tels que Amnesty International ainsi que des entités locales telles que le Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de L’homme (CODESA). Ces deux organisations ont également documenté de présumés abus par les autorités marocaines contre les citoyens Sahraouis même en dehors des conditions de détention, de tels abus portant atteinte à leur liberté d’association, liberté d’expression et la liberté de mouvement. « L’histoire de Hassan El Ouali s’ajoute aux nombreuses et indéniables violations des droits de l’homme commises par les autorités marocaines contre le peuple Sahraoui » a affirmé Santiago A. Canton. « Au minimum, torture, mauvais et inadéquats traitements médicaux et privation de la dignité humaine sont des violations des obligations internationales du Maroc auxquelles le Maroc est lié par la Convention contre la torture, le Pacte International relatif aux droits civils et politiques ainsi que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ».
Le Centre Robert F. Kennedy pour la Justice et les Droits de l’Homme (Centre RFK) fut fondé en 1968 par la famille et les amis de Robert Kennedy à titre de mémorial vivant pour faire avancer sa vision d’un monde plus juste et pacifique. Le programme Partenaires RFK pour les Droits de l’Homme s’engage dans des partenariats stratégiques à long terme avec les lauréats des prix RFK pour les droits de l’homme, œuvrant pour améliorer l’efficacité des chefs communautaires dans le soutien des mouvements en faveur d’une justice sociale durable.
Angelita Baeyens Programs Director – Partners for Human Rights