L’attaque terroriste menée hier par Israël contre le Hezbollah au Liban était assez sophistiquée.
Moon of Alabama
Les attaques terroristes menée par Israël contre le Hezbollah au Liban était très sophistiquée (https://www.caitlinjohnst.one/p/turning-people-into-involuntary-suicide).
En février, le Hezbollah avait demandé à ses militants d’éviter les téléphones intelligents, qui peuvent être contrôlés par des services de renseignement étrangers, et d’utiliser plutôt des pagers (téléavertisseurs) pour recevoir des messages textuels et des alarmes en cas de besoin.
Israël a dû voir dans cette suggestion une occasion d’infiltrer la chaîne d’approvisionnement de ces outils de communication.
Il a réussi à manipuler les envois de téléavertisseurs au Liban, dont certains ont été acquis par le Hezbollah et ses affiliés. Hier, des messages codés spécifiques ont été envoyés aux pagers manipulés. Quelques instants plus tard, ils ont commencé à exploser. Onze personnes ont été tuées et quelque 4 000 ont été blessées.
Toutes les personnes tuées ou blessées n’étaient pas membres du Hezbollah. Les bipeurs sont également utilisés par les services d’urgence et les bénévoles. Les médias occidentaux évitent de qualifier cet attentat d’opération terroriste. Mais demandez-vous comment ils décriraient l’attentat s’il s’était produit dans l’autre camp du conflit.
Les bipeurs ne sont pas un moyen exclusif du Hezbollah. L’attaque a été menée sans discrimination. Les explosions se sont produites dans de nombreuses situations de la vie quotidienne – lors de visites dans des magasins (vidéo), au volant de voitures au milieu de la circulation, à proximité de passants, y compris des enfants.
Les téléavertisseurs étaient vendus sous la marque Gold Apollo, une société taïwanaise spécialisée dans ce type d’appareils. Mais, selon la société, les appareils vendus au Liban ont été fabriqués sous licence par la société hongroise BAC Consulting KFT.
Lowkey écrit :
La PDG et fondatrice de BAC est Cristiana Arcidiacono-Barsony, qui se décrit comme une conseillère stratégique en affaires intérieures avec une expérience internationale au Moyen-Orient.
Selon son profil académique, elle a étudié aux universités SOAS et LSE à Londres.
Ce qui précède indique que le MI-6 est impliqué dans cette affaire.
Elijah Magnier rapporte (https://mediaview.aljazeera.com/video/MipjtiksGq) que la livraison des pagers a été retardée pendant plusieurs mois par les douanes d’un pays du Moyen-Orient. Ce temps aurait été mis à profit par les services israéliens pour démonter les appareils et remplacer leurs batteries Lithium-Ion d’origine par des batteries contenant des explosifs et de la grenaille d’oiseau afin de créer un maximum de dégâts. L’électronique des appareils a été manipulée pour déclencher des explosions différées après que le téléavertisseur ait reçu un certain message codé.
Cette opération très sophistiquée a dû coûter des millions et impliquer un très grand nombre de spécialistes.
Il aurait été idéal pour Israël de déclencher une telle pagaille dans le cadre d’une attaque générale contre le Hezbollah. Le Hezbollah aurait ainsi eu plus de temps pour mettre en œuvre ses plans de défense.
Déclencher l’attaque en dehors d’un contexte de guerre à grande échelle est une manœuvre plutôt molle. La plupart des blessés se rétabliront rapidement et reprendront leurs fonctions.
Les responsables israéliens affirment qu’ils ont déclenché l’opération parce que certains membres du Hezbollah avaient découvert les explosifs et allaient bientôt alerter leurs dirigeants. Il s’agissait donc d’une situation « à utiliser ou à perdre ». Mais cela ne me semble pas plausible. Comment Israël pourrait-il savoir que des membres du Hezbollah ont découvert l’existence des explosifs ? Si c’était le cas, pourquoi n’auraient-ils pas immédiatement informé leur commandement du danger imminent ?
Il est plus plausible que le gouvernement Netanyahou ait utilisé cette attaque comme un moyen de faire taire ses détracteurs qui réclament une attaque totale contre le Hezbollah. Les militaires israéliens et Netanyahou savent qu’une guerre avec le Hezbollah serait perdue d’avance.
Ils peuvent maintenant dire : « Vous voyez, nous faisons déjà quelque chose de très très sérieux… ».
Mais ce coup d’éclat n’a eu que peu d’effet. Il s’agissait d’un coup unique. Les chances de répéter une telle opération sont quasi nulles. Demain, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, donnera publiquement plus d’informations sur l’incident et ses conséquences possibles.
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