La police espagnole a arrêté Driss Oukabir, le locataire de la fourgonnette qui a servi à l’attaque perpétrée dans l’après-midi du 17 août 2017 sur Las Ramblas, artère emblématique de Barcelone, ont confirmé des sources policières, relayées par le journal El Economista. Il avait réservé le véhicule au sein d’une société dénommée Telefurgo, située dans la localité catalane de Santa Perpètua de Mogoda, près de Sabadell (province de Barcelone).
Le suspect est un ressortissant marocain âgé de 28 ans, natif d’Aghbala (province de Béni Mellal) le 13 janvier 1989 et résidant légalement en Espagne, d’après El Pais. Il était fiché par la police et avait été un temps incarcéré à la maison d’arrêt de Figueres (nord de la Catalogne), d’où il était sorti en 2012. Il résidait dans la commune catalane de Ripoll, selon des sources policières. Il avait partagé sur sa page des vidéos faisant notamment référence aux «infidèles», aux «bombes marocaines» et au sionisme.
Des sources des services de lutte antiterroriste ont confirmé à El Pais que le suspect était arrivé à Barcelone en provenance du Maroc le 13 août dernier. Elles ont également indiqué que Driss Oukabir s’était rendu à Madrid cette année. Les enquêteurs cherchent actuellement à identifier ses relations, notamment les personnes qui l’ont hébergé et celles qu’il a contactées, en vue d’arrêter toutes les personnes impliquées dans cette attaque terroriste.
L’attentat perpétré cet après-midi à Barcelone a fait au moins 13 morts et plus de 50 blessés, a fait savoir Joaquim Forn, conseiller à l’Intérieur de la Généralité de Catalogne. Une dizaine d’entre eux se trouvent dans un état grave.
Attentat de Barcelone: l’État islamique revendique l’attaque
Le groupe terroriste Daech a revendiqué l’attentat à la camionnette qui a fait au moins 13 morts ce jeudi 17 août à Barcelone en Espagne, dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq.
« Les assaillants de l’attaque de Barcelone étaient des soldats de l’Etat islamique », indique le communiqué relayé sur le réseau social Télégram, ajoutant que « l’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition » internationale anti-Daech opérant en Syrie et en Irak.
Une camionnette a percuté la foule en plein après-midi sur les célèbres Ramblas, l’avenue la plus touristique de Barcelone, faisant également plus de 50 blessés, selon le gouvernement régional catalan. Ce mode opératoire a déjà été utilisé dans des attentats imputés ou revendiqués par le groupe extrémiste sunnite à Nice, Berlin ou Londres.
La police a annoncé l’arrestation de deux suspects après l’attaque. L’EI, qui s’était emparé en 2014 de larges pans de territoire en Irak et en Syrie, connaît d’importants revers depuis plusieurs mois. L’organisation terroriste a perdu en juillet le contrôle de Mossoul, la grande ville du nord de l’Irak, et est acculée dans sa « capitale » syrienne Raqa. Mais le groupe conserve sa capacité à lancer des attaques en dehors de ces deux pays.
Déjà la tuerie de Madrid 2004
Ce n’est pas la première fois que des terroristes marocains sont impliqués dans des attentats en Espagne. Le 11 mars 2004, deux ans jour par jour après le 11-Septembre, un groupe de terroristes d’Al-Qaïda, composé notamment de marocains, fait exploser quatre trains bondés qui rejoignent la gare madrilène d’Atocha, faisant 191 morts. Rappelons que le Maroc a fourni, après la Tunisie le plus important contingent de combattants en Syrie et en Irak (10.000 Tunisiens et 3.000 Marocains) dans les rangs d’Al-Qaïda et de Daech.