Le lanceur d’alerte est une personne qui, dans le cadre de sa relation de travail, révèle ou signale un état de fait mettant en lumière des comportements qui constituent une menace pour l’homme, l’économie, la société, l’État ou l’environnement, c’est à dire pour le bien commun, l’intérêt général. Dans ce reportage, journalistes, citoyens se prononcent.
Par Mapote Gaye
Les lanceurs d’alerte ont ainsi contribué à une meilleure information des citoyens et permis de prévenir scandales et tragédies, de préserver biens publics, comme vies humaines et contribuent de manière plus générale au bon fonctionnement démocratique. Ils sont le dernier recours lorsque les contrôles sont défaillants ; ils jouent un rôle fondamental dans la lutte contre la corruption. Interpelé sur la question le journaliste Mamadou Sall directeur du site d’informations Midiactu.com déclare : « Faisons la part des choses, il y a ce qu’on appelle les influenceurs dans les réseaux sociaux, ils insultent. Un lanceur d’alerte, son rôle est plus sérieux. C’est quelqu’un qui est au courant de ce qui se passe, en possession d’un dossier ou bien livrer des informations sur certaines pratiques douteuses. Naturellement, il a des preuves qui incitent les décideurs à prendre des mesures » dit-il.
Vers une protection des lanceurs d’alerte
Depuis que le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est arrivé au pouvoir, le journaliste Mamadou Sall fait remarquer « qu’il a décidé de promouvoir ses lanceurs d’alerte« . Et d’ajouter : » Par rapport à certains dossiers, il faudrait mettre en place un cadre juridique parce que le lanceur d’alerte n’est pas une profession« . A l’en croire, « il n’y a pas une école de formation pour devenir un lanceur d’alerte« . Pour le journaliste M. Sall, « il est sénégalais, soit citoyen américain ou guinéen. Ce personnage est dans son pays pour observer l’évolution de la situation« . « Il regarde les modes de gestion en ayant certaines informations par rapport à certaines pratiques qu’il faut dénoncer » a-t-il martelé. Au niveau du Sénégal, il est d’avis que, « c’est une bonne chose, cela va offrir de l’emploi pour certains qui ont les férus des réseaux sociaux« . Car, dit-il, « on va leur offrir une activité« . Faudrait-il qu’il soit protégé. Et de poursuivre : » A partir du moment, où ils seront protégés, il y aura un décret pour que le lanceur d’alerte puisse faire convenablement son travail » poursuit-il. Les lanceurs d’alerte sont très souvent la cible d’intimidations, de menaces et de représailles : licenciement, procès ou diffamations, harcèlement. L’alerte concerne la révélation d’informations sur les activités qui constituent une menace ou un préjudice pour l’intérêt général. Les personnes lancent une alerte car elles considèrent qu’il doit être mis fin à des activités ou que des mesures palliatives doivent être prises. Souvent, il s’agit simplement d’informer les employeurs, des agissements irréguliers dont ils ignorent l’existence et qu’ils s’empressent de corriger.
Bassirou Diomaye Faye interpelé
D’autres confrères pensent le contraire en alertant le président Bassirou Diomaye Faye pour l’inviter à ne pas se précipiter : » Avoir une mission de veille et d’alerte contre les comportements contraires à l’éthique et les actes répréhensibles est louable. Mais auparavant, il nous faut définir qui est lanceur d’alerte. La fiabilité, la discrétion, l’intégrité et l’engagement citoyen de cette personne ne doit souffrir d’aucun doute pour la véracité et l’authenticité de ses informations qui s’autoproclament lanceur d’alerte pour ne pas entacher l’honorabilité d’honnêtes citoyens » a dit de son côté El Malick Seck PhotoJournaliste à Senego. Selon lui, « la loi doit bien corriger pour dissuader certains« . A l’en croire, « il faut d’abord au préalable que l’on tombe d’accord sur la bonne définition du groupe de mot lanceur d’alerte pour éviter tout quiproquo. » Et de préciser : « Les lanceurs d’alerte que nous voyons dans les réseaux sociaux ressemblent à des gens qui veulent régler un compte à un jaloux » dit-il. Abondant dans le même sens, Latif Ndiaye, directeur de publication de la question infos, veut avoir d’abord l’exposé des motifs du projet de loi annoncé pour connaitre la vraie définition du lanceur d’alerte. « Je comprends par lanceur d’alerte quelqu’un qui alerte, par exemple un agent de la douane peut révéler des pratiques frauduleuses. » Pour le journaliste ; « l’Etat est allé très vite en besogne, surtout que le contexte sénégalais est très complexe« . Il fait croire que « le citoyen sénégalais aime calomnier en étant jaloux de quelqu’un, pour dire du n’importe quoi » fait-il constater. Il est d’avis que » ce projet de loi pouvait ne pas être d’autant plus le journaliste est un lanceur d’alerte par essence. C’est un professionnel de l’information. Il n’y a pas mieux placé que le journaliste pour lancer l’alerte » a-t-il déclaré. Le journaliste au sens étymologique est quelqu’un qui est équidistant de l’État et du peuple. Il n’est pas un enseignant, mais il joue un rôle dans les politiques éducatives, il n’est pas un médecin, mais il joue son rôle dans les politiques de santé. C’est pour dire que le journaliste est assez outillé pour sonner l’alerte en faveur des autorités. Ils le font régulièrement. Vouloir voter une loi quelconque qu’on identifie pas sans pour autant qu’on nous indique le statut d’un lanceur d’alerte, le journaliste Latif Ndiaye craint que « cette loi puisse créer de la confusion parce qu’on verra du n’importe quoi dans ce pays« . De son côté, une mère de famille que nous avons rencontrée à la Patte d’Oie a fait savoir que « les autorités doivent régler les réseaux sociaux d’abord avant de penser à une loi pour protéger le lanceur d’alerte« . Pourquoi, parce que, dit-elle, » il y’a un bordel énorme« . En sa qualité de maman, elle fait croire qu’elle refuse même que ses enfants regardent les réseaux sociaux. « C’est un danger énorme pour la société, on insulte même des guides religieux » se plaint-elle. En tout état de cause, un lanceur d’alerte est toute personne, groupe ou institution qui adresse un signal d’alarme en espérant enclencher un processus de régulation ou de mobilisation collective, après avoir eu connaissance d’un danger, d’un risque ou d’un scandale avéré.
Mapote Gaye