Avec l’imminence de l’attaque israélienne contre Rafah qui fait craindre un génocide à grande échelle, l’Algérie, membre non permanent du Conseil de sécurité de l’Onu a décidé de présenter un projet de résolution sommant Israël à un cessez-le-feu immédiat, passant outre les réticences américano-occidentales. Une résolution qui va se heurter, pour la troisième fois consécutive, depuis le 7 octobre 2023, à un veto américain.
Par AA et Agences
L’Algérie, soutenue par le Groupe arabe sur le Moyen-Orient soutient le projet de résolution soumis par l’Algérie à l’ONU ainsi que par une majorité des pays africains, asiatiques et latino-américains, sans oublier la Chine et la Russie, estime qu’il faut absolument mettre le Conseil de sécurité devant ses responsabilités en exigeant, malgré la menace du veto américain (et possiblement français et britannique), un cessez-le-feu immédiat. Elle a exhorté tous les membres du Conseil de sécurité à voter pour.
Dans un communiqué que vient de publier ce groupe, les pays membres affirment « avec force », leur soutien au projet de résolution présenté par l’Algérie » et « exhortent tous les membres du Conseil de sécurité à voter pour ». Ce projet de résolution « intervient en droite ligne avec les priorités du Groupe arabe et de la communauté internationale, soit le cessez-le-feu, la définition d’un cadre idoine pour l’acheminement des aides humanitaires et l’opposition au déplacement forcé ».
Le Groupe arabe sur la situation au Moyen-Orient a rappelé qu’après plus de 135 jours depuis l’attaque contre les populations palestiniennes dans la bande de Gaaza, la situation humanitaire dans ce territoire « se détériore rapidement en raison des restrictions imposées par les autorités d’occupation, malgré les deux résolutions 2712 et 2720, et les efforts louables, notamment ceux consentis par les autorités égyptiennes visant à faciliter l’acheminement des aides humanitaires d’urgence ».
« Il est regrettable que le Conseil de sécurité de l’ONU reste inactif et incapable de condamner les atrocités quotidiennes commises par les autorités d’occupation », a déploré le groupe, affirmant que le Conseil onusien « doit agir de toute urgence » et que l’occupation sioniste « ne peut pas faire la sourde oreille aux appels de la communauté internationale et de l’opinion publique mondiale, qui réclament tous un cessez-le-feu ».
« Il n’y a aucune excuse qui puisse justifier l’inaction du Conseil de sécurité, d’où la nécessité de la conjugaison de tous les efforts afin de mettre fin au massacre en cours à Gaza » martèle le communiqué car la « résolution présentée par l’Algérie au Conseil de sécurité intervient en droite ligne avec les priorités du Groupe arabe et de la communauté internationale, soit le cessez-le-feu, la définition d’un cadre idoine pour l’acheminement des aides humanitaires et l’opposition au déplacement forcé ». Plutôt que d’entraver « le processus parallèle, actuellement en panne à cause de l’intransigeance d’Israël, le groupe estime, au contraire que « ceci pourrait entrainer la consolidation du processus parallèle dans lequel l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis se placent en médiateurs, au lieu de l’exposer au danger ».
Avec la survenue d’une attaque sioniste imminente sur Rafah, « la menace grave à laquelle est confrontée une zone surpeuplée où se concentrent 1,4 million de personnes n’est pas exagérée, ce qui représente un tournant décisif qui pourrait avoir des conséquences irrémédiables ».
« Il est temps pour le Conseil de sécurité auquel est assignée la responsabilité principale de préservation de la paix et de la sécurité internationales, d’agir de manière décisive et de prendre une décision ferme avant qu’il ne soit trop tard », a conclu le le Groupe arabe sur la situation au Moyen-Orient.
En réaction à cette initiative algérienne, les États-Unis ont ouvertement menacé d’opposer leur veto à ce projet de résolution appelant à un cessez-le-feu à Gaza au Conseil de sécurité de l’ONU, alors qu’ils continuent de fournir une couverture politique au massacre des Palestiniens par Israël.
L’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré dans un communiqué que si la résolution, rédigée par l’Algérie, était soumise au vote, elle ne serait pas adoptée.
Mme Thomas-Greenfield a justifié l’opposition des États-Unis à un cessez-le-feu en soulignant les efforts déployés par les États-Unis pour obtenir un nouvel accord sur les otages entre Israël et le Hamas. Toutefois, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a opposé son veto aux négociations sur les otages la semaine dernière, et le Qatar, médiateur des négociations, a déclaré samedi que les choses n’étaient pas « prometteuses ».
Mme Thomas-Greenfield a déclaré que la résolution de l’Algérie irait « à l’encontre » des efforts déployés par les États-Unis pour conclure l’accord sur les otages. « Nous avons fait part de cette préoccupation à plusieurs reprises à nos collègues du Conseil. C’est pourquoi les Etats-Unis ne soutiennent pas l’action sur ce projet de résolution. S’il est soumis au vote tel qu’il est rédigé, il ne sera pas adopté », a-t-elle déclaré.
Les États-Unis ont déjà utilisé leur droit de veto au Conseil de sécurité pour s’opposer à deux résolutions appelant à la fin de l’assaut. L’administration Biden a également rejeté la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle il est « plausible » qu’Israël commette un génocide et continue d’apporter un soutien militaire inconditionnel au massacre.
AA et agences