
– Des manifestants palestiniens escaladent le Mur de l’Apartheid israélien en Palestine occupée. DR
Une fois de plus, Bâle s’apprête à soutenir les célébrations marquant un anniversaire important du mouvement sioniste et des fondements idéologiques de l’actuel État d’Israël, qui a été fondé sur le sol palestinien, mais qui est criblé de lois et de pratiques discriminatoires. L’événement est soutenu par le gouvernement de Bâle et par son président Beat Jans (SP). Les manifestations de la fin août seront accompagnées d’une forte présence militaire et policière, les coûts sont estimés à 5,7 millions de francs.
Collectif
Une fois de plus, les représentants politiques bâlois escamotent la réalité concrète, à savoir qu’Israël a instauré un régime d’apartheid au détriment du peuple palestinien dans la continuité de l’idéologie sioniste formulée à Bâle en 1897. Ce que les Palestiniens et divers représentants des Nations unies, comme le récent rapport de Michael Lynk, rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 jusqu’en mai 2022, et des comités affirment depuis longtemps qu’Israël pratique une politique d’apartheid. Ce fait a été confirmé ces dernières années par des organisations de défense des droits humains reconnues en Israël (Bet’selem et Yesh Din) et dans le monde (Human Rights Watch et plus récemment Amnesty International). D’innombrables intellectuels juifs en Israël et dans le monde condamnent également cette image sioniste d’Israël qui, au nom du judaïsme, prive systématiquement de ses droits fondamentaux – droits qui sont garantis par les Nations unies –la population palestinienne d’Israël, celle du territoire palestinien occupé par Israël et celle de la Diaspora.
Bâle souhaite-t-elle avoir la réputation de continuer à soutenir un régime d’apartheid et d’accueillir ses représentants en plein XXIe siècle ?
Bâle veut-elle continuer à nier qu’il existe un lien entre le 1er Congrès sioniste tenu en 1897 au Stadtcasino, congrès dont elle vante l’importance, et la réalité politique de l’État d’Israël aujourd’hui ?
Bâle veut-elle faire l’autruche face à la discrimination systématique et à la privation de droits des Palestiniens sur la base d’attributions ethnico-religieuses ?

– En s’apprêtant à célébrer le 125ème anniversaire de triste mémoire du premier congrès sioniste à Bâle, la Suisse, donneuse de leçons en démocratie, droits de l’Homme et humanisme, assume à son compte un projet colonial qui a non seulement poussé des millions de Palestiniens à l’exode, mais aussi un État, décrit comme un « État d’Apartheid » notamment par l’ONU, Amnesty International et Human Watch. L’architecte de ce projet, Theodor Herzl, assume dans son livre fondateur « L’État des Juifs » (Der Judenstaat), publié en 1896, soit un an avant le congrès sioniste de Bâle, son idéologie nationaliste et coloniale en écrivant : « Pour l’Europe, nous formerons là-bas un élément du mur contre l’Asie ainsi que l’avant-poste de la civilisation contre la barbarie ».
Bâle veut-elle continuer à investir d’énormes sommes d’argent des contribuables et à brider la population avec une énorme force de police afin de pouvoir dérouler le tapis rouge pour un régime profondément raciste ?
Nous demandons instamment au gouvernement bâlois de se retirer de toute participation à ces célébrations.
Nous demandons au gouvernement bâlois de réorienter les quelque 5 Mio. CHF budgétisés par le Conseil municipal pour l’événement à des projets dédiés à la coexistence égale de tous les peuples, indépendamment de leur identité ethno-religieuse-culturelle, que ce soit au Moyen-Orient ou ici localement. Nous demandons au gouvernement de Bâle d’entreprendre un examen historique critique de l’histoire coloniale du sionisme et de son impact sur la politique actuelle en Israël et de tirer des conclusions politiques sur l’attitude de Bâle à l’égard d’Israël.
Une manifestation se tiendra le 28 août à Bâle (à suivre).