Si la Syrie et la résistance libanaise ne souhaitent pas une guerre ouverte avec Israël, il n’en demeure pas qu’elles sont capables de la mener.
Israël a tenté sa chance en bombardant des positions de la Résistance à la frontière entre la Bekaa et la Syrie. Il n’a pas ignoré le communiqué du Hezbollah qui a souligné l’inévitabilité de la riposte. Mais l’Etat hébreu ne savait ni où ni quand. Et puis la roue a tourné : des tirs de roquettes contre une position israélienne sur le Mont Hermon et un attentat à la bombe à la lisière du Golan syrien occupé. Le Hezbollah n’a pas revendiqué ces deux opérations mais Israël l’en a accusé et a espéré que telle serait la riposte de la Résistance aux raids aériens. Cela lui aurait permis de clore ce chapitre sur le constat que la riposte a été faible, ce qui l’aurait réconforté dans sa conviction qu’il lui est possible de changer les règles du jeu.
Toutefois, le Hezbollah connait bien Israël, peut-être plus qu’il ne le faut. Il sait quand Israël a reçu et assimilé le message. L’élève israélien a donc eu besoin de la seconde partie de la leçon: une unité de commandos des forces spéciales du Hezbollah a pénétré à l’intérieur des fermes occupées de Chebaa, parvenant à surmonter toutes les barrières militaires et sécuritaires, et y a placé deux bombes. La première devait exploser au passage d’une patrouille israélienne et la seconde a été laissée pour que les soldats la retrouvent. La nature de la bombe, sa puissance et le mécanisme de la seconde charge ont été choisis avec soin afin qu’Israël puisse identifier les auteurs de l’attaque. Israël s’est retrouvé dans l’embarras. Il a riposte dans le vide, contre une cible à Edeissy. Et il a espéré, encore une fois, que l’affaire sera close.
Puis tout à coup, s’est produit l’attentat du Golan. Une bombe sophistiquée, comme l’ont dit les Israéliens, qui a fait seulement des blessés, ce qui a augmenté le trouble des Israéliens. Cette fois, l’accusation ne peut pas être dirigée uniquement contre le Hezbollah. Israël ne pouvait pas se taire et a riposté en bombardant des positions de l’armée syrienne, lui faisant assumer la responsabilité de cette attaque. (…)
Si la Syrie et la résistance libanaise ne souhaitent pas une guerre ouverte avec Israël, il n’en demeure pas qu’elles sont capables de la mener.
Encore une fois, les stratèges israéliens et occidentaux se sont lourdement trompés. En réaction à leur offensive dans la région, la Syrie et le Hezbollah constituent désormais un seul front.
Source : Al-Akhbar