La répression a considérablement augmenté en Cisjordanie occupée depuis le 7 octobre, alors que les troupes israéliennes -et les colons- ont tué des centaines de Palestiniens et en ont arrêté des milliers d’autres.
The Cradle
Selon une enquête récente du New York Times (NYT), l’Iran mène depuis au moins deux ans une opération secrète de contrebande pour fournir à la résistance palestinienne en Cisjordanie occupée des armes et des munitions pour affronter les forces d’occupation israéliennes.
Les armes envoyées par l’Iran en Cisjordanie sont principalement des armes de poing et des fusils d’assaut, et l’opération s’appuie sur l’aide de factions de la résistance, de gangs locaux et de contrebandiers bédouins.
Les responsables iraniens, américains et israéliens qui se sont entretenus avec le NYT affirment que les agents de la Force Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont établi deux itinéraires pour atteindre la Cisjordanie. La première voit les armes traverser l’Irak en direction de la Syrie et de la Jordanie, où des Bédouins prennent la cargaison et la transfèrent à des « gangs criminels » en Israël.
« L’un des responsables iraniens a déclaré que le renforcement de la sécurité depuis le 7 octobre par Israël et la Jordanie avait augmenté le risque de se faire prendre, en particulier pour les Bédouins et les Arabes israéliens qui jouent un rôle essentiel dans leur capacité à franchir les frontières », rapporte le NYT.
En avril 2023, le député jordanien Imad al-Adwan a été arrêté dans le royaume pour avoir transporté des armes dans sa voiture alors qu’il se rendait en Cisjordanie occupée.
Selon l’autre itinéraire utilisé par le CGRI, les armes ne passent pas par la Jordanie, mais par la Syrie et le Liban avant d’arriver en Israël. Toutefois, cet itinéraire est décrit comme « plus difficile » car les combats transfrontaliers entre l’armée israélienne et le Hezbollah « sont plus lourdement patrouillés par l’armée israélienne et les forces de maintien de la paix de l’ONU ».
Les responsables américains et israéliens qui ont parlé au NYT ont déclaré que la frappe israélienne sur le consulat iranien à Damas la semaine dernière visait à perturber leurs opérations, ajoutant que la Division 4000 et la Division 18840 du CGRI sont impliquées dans l’opération de contrebande.
En 2014, le guide suprême iranien Ali Khamenei a appelé à armer la Cisjordanie « comme seule solution pour faire face à cette entité brutale« .
« La solution est une résistance armée totale contre ce régime… C’est pourquoi je pense que la Cisjordanie doit être armée tout comme Gaza. Quiconque se soucie du sort de la Palestine et est capable de faire quelque chose devrait fournir des armes au peuple [de Cisjordanie] également« , a déclaré M. Khamenei à l’époque.
« Lors de notre dernière rencontre avec lui à Téhéran, il a renouvelé son appel en ce sens et en faveur du développement de la résistance en Cisjordanie« , a déclaré le chef du Jihad islamique palestinien (PIJ), Ziyad al-Nakhalah, lors d’un discours prononcé à Téhéran au début du mois.
« Il n’aurait pas été facile pour le peuple palestinien de résister à cette bataille sans le soutien continu et cohérent de l’Iran à tous les niveaux politiques, militaires et sécuritaires« , a-t-il ajouté.
Mercredi, un Libanais accusé d’avoir servi d’intermédiaire pour transférer des fonds du CGRI à la résistance palestinienne à Gaza a été retrouvé assassiné au Liban, apparemment dans le cadre d’une opération du Mossad.
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Traduit par Brahim Madaci