La France appelle à une réunion urgente du Conseil de Sécurité de l’Onu en sachant parfaitement que, grâce au véto américain, Israël ne pourra y être condamné.
Cette gesticulation hypocrite ne trompe personne, et ne peut changer une réalité que les Libanais peinent à accepter.
Claude El Khal*
Il faut les comprendre, ils ne pouvaient pas imaginer que celle qu’ils ont longtemps appelé leur “tendre mère” puisse autant les trahir.
La réalité que les Libanais peinent à accepter est que la France a choisi son camp, et ce n’est pas celui du Liban.
La réalité est que la France se tient aux côtés d’Israël, lui vend des armes et lui apporte soutien politique et médiatique inconditionnel.
Triste réalité…
Une insulte à son Histoire. Du moins depuis le général De Gaulle et son fameux: “Tant que je serai aux affaires, je ne permettrai pas que l’on nuise au Liban”.
Jusqu’au dernier des gaullistes, Jacques Chirac, qui avait, il est vrai, tendance à confondre les intérêts du Liban avec ceux de son grand ami Rafic Hariri.
Mais l’intention y était. La France avait encore une voix. Elle en imposait sur la scène internationale. Quand elle parlait, on l’écoutait. Et même si elle ne put arrêter la guerre contre l’Irak, son refus tonitruant est entré dans l’Histoire. Idem pour la visite de Chirac à Jérusalem et son célèbre esclandre, qui en fit un héros du monde arabe.
Quel contraste avec un Lionel Jospin chassé de Ramallah à coup de pierres et de bouteilles d’eau par des étudiants palestiniens en colère…
Déjà, deux approches de la politique étrangère de la France se confrontaient. Celle, gaullienne, d’une nation souveraine doublée d’une puissance mondiale incontournable, et celle d’aujourd’hui, absente, soumise, honteuse, inutile.
Ce retournement, cette disparition progressive de la France sur la scène internationale, initié par Jospin, est devenue politique officielle sous Sarkozy, suivie religieusement par Hollande, puis gravée dans le marbre par Macron.
Oui, ça fait peine à voir.
Et il est parfaitement compréhensible et légitime de refuser d’y croire.
Qui pouvait imaginer qu’un pays qui a tout pour être une puissance mondiale, assis à la table des décideurs, puisse choisir d’être une nation de second rang, debout dans le vestibule, attendant les ordres?
Par Claude El Khal
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