Netanyahou et son cabinet semblent avoir l’illusion qu’une guerre avec le Hezbollah est gagnable. Malgré toutes les ruses israéliennes avec des bipeurs piégés, ce n’est pas le cas.
L’arsenal de missiles bien protégé du Hezbollah est susceptible de venir à bout de toutes les défenses israéliennes. Israël se retrouvera probablement du côté des perdants d’une telle conflagration.
Par Moon of Alabama
Hier, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a menacé de limoger son ministre de la défense Yoav Gallant :
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou s’apprêtait à évincer le ministre de la Défense Yoav Gallant de son poste, a déclaré lundi un haut responsable politique. Netanyahu a prévu d’ajouter le parti Nouvelle Espérance de Gideon Saar à la coalition, ajoutant ainsi quatre sièges à sa majorité à la Knesset.
Cette décision a suscité l’inquiétude des familles des otages actuellement détenus à Gaza en raison de la position de Gideon Saar, qui s’oppose à un accord avec le Hamas prévoyant la libération des otages. Les actions ont chuté et les prix de l’essence ont grimpé dans l’attente du remaniement du gouvernement.
Le fossé entre M. Netanyahu et M. Gallant s’est creusé au cours des derniers mois après que le ministre de la défense s’est opposé au refus du premier ministre d’accepter un accord qui permettrait de libérer les otages. La position du ministère de la défense, de Tsahal, du Shin Bet et du Mossad est qu’Israël peut faire face aux risques sécuritaires qui résulteraient d’un tel accord et que la libération des otages doit être une priorité.
Bien qu’il soit aussi radical que Netanyahou, M. Gallant est le seul atout dont dispose encore le gouvernement américain au sein du cabinet :
Les fonctionnaires américains s’inquiètent de l’éviction possible de M. Gallant, affirmant qu’il est le « seul adulte dans la pièce » au sein du gouvernement de M. Netanyahou après que les relations entre le premier ministre et le président américain Joe Biden se soient à nouveau détériorées …
Gallant s’oppose à plusieurs politiques de M. Netanyahou :
- Il souhaite un cessez-le-feu à Gaza qui permettrait de libérer les otages. Netanyahou rejette un cessez-le-feu.
- Il veut empêcher l’adoption d’une loi qui exempterait les hommes haredi du service militaire. Les membres ultraorthodoxes du cabinet font pression sur Netanyahou pour qu’il adopte l’exemption.
- Il est sceptique quant à une attaque contre le Hezbollah au Liban. D’autres membres de la coalition font pression en ce sens.
Après avoir été menacé de licenciement, Gallant a cédé sur le dernier point :
Dans l’ombre des tentatives visant à le démettre de ses fonctions et à le remplacer par le président du parti Nouvelle Espérance, Gideon Sa’ar, le ministre de la défense Yoav Gallant a changé de ton lundi et, lors d’une discussion à huis clos sur la sécurité avec M. Netanyahu, il a déclaré : « Je n’ai cessé de parler d’escalade ou d’attaque du Hezbollah » : « Je n’ai cessé de parler d’escalade ou de négociation d’un accord [avec le Hezbollah], mais il n’y a aucune possibilité de parvenir à un accord. Il n’y a qu’une seule option : y aller à fond et utiliser toute notre puissance militaire pour ramener les habitants du nord chez eux. »
Depuis le 8 octobre, au lendemain de l’opération du Hamas visant à capturer d’autres otages, le Hezbollah tire des missiles en direction des colonies israéliennes situées le long de la frontière libanaise. Suite à cela, le gouvernement israélien a évacué au moins 60 000 personnes de la zone frontalière.
C’était la première fois qu’Israël concédait quelque chose comme une zone tampon à l’intérieur de ses frontières.
Après 11 mois, les plus de 60 000 personnes sont devenues un fardeau pour l’économie. Loin de leur domicile et de leur lieu de travail, ils sont improductifs. En outre, l’État doit couvrir les frais de leur nourriture et de leur logement.
Après les réunions de la nuit dernière, le gouvernement israélien a déclaré que le retour des colons dans le nord serait désormais un objectif de guerre majeur. Cela rend beaucoup plus probable une guerre imminente avec le Hezbollah :
Depuis le 7 octobre, Israël n’a jamais été aussi proche d’une guerre totale avec le Hezbollah.
…
Le Jerusalem Post a reçu des indications en coulisses, tant au niveau politique que militaire, de la part de sources qui, bien qu’elles aient auparavant jeté de l’eau froide sur les déclarations publiques, signalent à présent que ces déclarations sont sérieuses.
Leurs raisons soulignent que les réalités ont beaucoup changé au cours de la guerre.
La principale raison de ne pas entrer en guerre contre le Hezbollah était d’éviter les distractions susceptibles d’empêcher les FDI d’atteindre leur objectif, qui était de démanteler les 24 bataillons du Hamas dans la bande de Gaza.
Gallant a déclaré que le dernier bataillon du Hamas à Rafah avait été vaincu le 21 août, il y a près d’un mois.
En réalité, le Hamas n’a pas été vaincu et le massacre des habitants de Gaza par les forces israéliennes n’a pas cessé. Le génocide se poursuit avec des pertes quotidiennes du côté israélien de la guerre.
Mais le Hezbollah est un problème de plus en plus pressant. Bientôt, le mauvais temps hivernal s’installera, ce qui empêchera la pleine utilisation des drones et des moyens de l’armée de l’air dont dépendent les forces israéliennes.
C’est soit maintenant, soit après quatre mois d’attente.
Netanyahou et son cabinet semblent avoir l’illusion qu’une guerre avec le Hezbollah est gagnable. Malgré toutes les ruses israéliennes avec des bipeurs piégés, ce n’est pas le cas.
L’arsenal de missiles bien protégé du Hezbollah est susceptible de venir à bout de toutes les défenses israéliennes. Israël se retrouvera probablement du côté des perdants d’une telle conflagration.
Une guerre pourrait facilement être évitée. Le Hezbollah a promis de mettre fin au conflit actuel dès qu’un cessez-le-feu durable sera signé entre Israël et Gaza.
Le rejet par Netanyahou de tout cessez-le-feu permanent à Gaza fait d’une attaque israélienne contre le Liban, et des pertes qui s’ensuivent, une conséquence inévitable.
Par Moon of Alabama