L’ambassadeur de France à Tunis, André Parant, et son consul général, Dominique Mas, insistent que tout est rentré dans l’ordre en ce qui concerne les demandes de visas pour la France à partir de la Tunisie. Et quel ordre !
Hammadi Cherif – Tunis
C’est plutôt l’ordre du chaos et de la Hogra, version consulaire française. Tout est mis en œuvre en fait entre pour exclure les Tunisiens demandeurs de visas, y compris ceux que doivent se déplacer en France dans des voyages d’affaires, des stages professionnels ou des programmes d’études universitaires. Les demandes de visas de tourisme ne sont plus apparemment même envisageables.
Dans ce manque de discernement sans limites, l’ostracisme cible aussi les parents tunisiens de citoyens français. Évidemment, il s’agit de pères et mères de ressortissants français d’origine Maghrébine et non pas de Français de souche. C’est l’ordre normal des choses, non ?
Les demandeurs de visas ont l’impression que tous les moyens sont déployés pour bloquer le maximum d’entre eux à Tunis quels que soient les motifs de leurs demandes.
Et la combine marche. On ne permet pas à la majorité de demandeurs de visas de déposer leurs dossiers. Ils doivent attendre des mois entiers, juste pour pouvoir obtenir un rendez vous en vue du dépôt de leurs demandes, si jamais ils sont assez veinards pour y arriver.
Pour Bassem Missaoui, directeur général de TLS Contact, prestataire de service pour le consulat de France, c’est juste une question d’affluence.
Aucun mot sur les accusations de mauvaise gestion et le manque de probité entachant désormais la réputation de sa société.
Aucun mot sur la gestion honteuse des rendez-vous disponibles sur le site TLS et qui mettent les demandeurs potentiels de visas dans l’obligation honteuse et humiliante de suivre jour et nuit les offres de rendez vous ouverts par le site.
Les réponses aléatoires de TLS aux demandes de rendez-vous suscitent des interrogations sur la compétence et l’intégrité de cette société et sur les objectifs visés par les donneurs d’ordre consulaires et diplomatiques. Les demandes sont traitées dans aucun ordre chronologique.
L’opacité du système informatique est de ce fait la source de rumeurs de corruption et de complicités avec agences de voyages. Celles-ci s’adonnent à un trafic juteux de rendez vous, dans un exercice où elles ne sont pas censées intervenir.
Dans une déclaration à Radio Mosaïque FM, M. Missaoui semblait même faire de la publicité à ces agences au lieu de les dénoncer en affirmant qu’elles sont dotées mieux que le citoyen moyen pour faire le monitoring des rendez-vous.
Tout se passe comme si les autorités françaises et leurs représentants diplomatiques et consulaires à Tunis se soucient très peu de la réputation de leur pays parmi le public tunisien, y compris ce qui reste de francophiles, et du droit des citoyens français natifs de Tunisie de voir les membres de leurs familles. D’autres priorités priment.
Hammadi Cherif, de notre correspondant à Tunis