Vous tournez la tête un instant pour vous concentrer sur la dinde et la farce, et tout à coup la guerre civile syrienne reprend.
Par Dan McKnight
Le conflit qui a éclaté lors du printemps arabe de 2011 et qui a fait plus d’un demi-million de morts en dix ans, est au point mort depuis le début de l’année 2020.
À cette date, le ‘dictateur’ laïc Bachar el-Assad a repris le contrôle de la majorité du pays et de ses principales villes, et a même commencé à normaliser ses relations avec ses voisins et à se réintroduire dans la communauté internationale. Les restes de l’opposition islamiste sont isolés dans la province d’Idlib, au nord-ouest du pays, protégés par la Turquie, leur principal bienfaiteur.
Et bien sûr, près de 1 000 soldats américains occupent toujours le nord-est de la Syrie, surveillant les champs pétroliers et couvrant les Kurdes séparatistes qui rêvent toujours d’un État indépendant.
La semaine dernière, alors que les États-Unis étaient en train de dîner, les rebelles ont soudainement quitté Idlib et se sont déchaînés, relançant les combats. Ils se sont même emparés de la ville d’Alep avec une relative facilité ; cette grande ville était en leur possession depuis plusieurs années au début de la guerre civile, et il a fallu d’immenses effusions de sang pour que l’État syrien Assad la reprenne en décembre 2016, ce qui avait été considéré à l’origine comme le tournant de la guerre.
Le fer de lance de ce nouvel assaut est un groupe appelé Haïat Tahrir al-Sham, fondé en 2017 par Abu Mohammad al-Joulani. Joulani est l’ancien chef du Front al-Nusra, la filiale syrienne d’Al-Qaïda aujourd’hui disparue ; il avait prêté serment de loyauté à Ayman al-Zawahiri, le boucher de New York et le successeur d’Oussama ben Laden (jusqu’à ce qu’il soit assassiné par les États-Unis en 2022).
Les groupes de l’opposition syrienne n’ont cessé de changer de nom depuis plus d’une décennie, mais le fait essentiel demeure : ce sont des extrémistes islamiques, des coupeurs de têtes étroitement associés aux ennemis les plus méprisables des États-Unis.
L’armée syrienne a promis de contre-attaquer et ses alliés russes ont déjà lancé des frappes aériennes contre les rebelles. Mais avec Vladimir Poutine qui mène une guerre décisive en Ukraine, il est très peu probable qu’Assad reçoive le même coup de main de la Russie que celui dont il a bénéficié de 2015 à 2017 pour rester en vie.
Enfin, la question la plus importante : où en sont les États-Unis ?
Le Congrès n’a jamais voté en faveur d’une guerre en Syrie. La Maison Blanche prétend que Joe Biden est doté du pouvoir de déployer un millier de soldats américains en Syrie de manière inhérente à l’article II. Il ne faut donc pas s’étonner que cette administration n’affiche que du mépris pour la Constitution et la loi des Etats-Unis
Notre engagement en Syrie est illégal, purement et simplement. Le pays est un trou perdu, avec un gouvernement qui ne représente aucune menace pour le peuple américain ou nos intérêts nationaux. En revanche, il existe une menace active pour la sécurité de nos troupes, qui devraient être retirées immédiatement.
Nombre de ces soldats sont membres de la Garde nationale, et leur retrait serait obligatoire si leur État d’origine adoptait la loi « Defend the Guard Act », qui exige une déclaration de guerre du Congrès. Mon organisation Bring Our Troops Home (Ramener nos troupes à la maison) a supervisé l’introduction de ce projet de loi dans plus de la moitié des assemblées législatives des États du pays.
C’est la décision de Barack Obama de financer et d’armer l’opposition islamiste qui a exacerbé la guerre civile syrienne, qui aurait pu se terminer dès 2013. Son administration a injecté plus d’un milliard de dollars dans la guerre, dont la majeure partie a atterri dans les poches d’hommes comme al-Joulani et d’autres alliés d’al-Qaïda.
Et c’est la décision de Donald Trump, début 2017, de couper le robinet de l’argent et d’arrêter de financer les terroristes qui a fait passer l’Amérique en premier. Et l’instinct de Trump était juste à l’automne 2018 lorsqu’il a voulu se retirer complètement de la Syrie ; il aurait dû s’en tenir à sa position plutôt que de plier.
Selon certaines informations, Tahrir al-Sham aurait reçu le feu vert de la Turquie – notre allié de l’OTAN – pour attaquer, et on ne sait pas si cette opération a été coordonnée pour se dérouler en même temps que le cessez-le-feu chancelant entre Israël et le Liban.
Joe Biden poursuit-il la politique de son prédécesseur et donne-t-il des renseignements ou une couverture diplomatique à ces terroristes afin que les troubles qui s’ensuivent rendent les choses plus difficiles pour Donald Trump lorsqu’il reprendra ses fonctions ? Ce n’est pour l’instant qu’une hypothèse, mais cela vous surprendrait-il ?
Le fait est que le mouvement Defend the Guard est la clé pour s’opposer à une nouvelle implication des États-Unis en Syrie et pour mettre fin à nos guerres sans fin à l’étranger.
Par Dan McKnight
Dan McKnight a passé 13 ans dans l’armée, notamment dans le corps des Marines des États-Unis, l’armée des États-Unis et la Garde nationale de l’Idaho. Il est le fondateur et le président de Bring Our Troops Home (Ramenez nos troupes à la maison). Suivez-le sur Twitter @DanMcKnight30 et @TroopsHomeUS.
The Libertarian Institute
https://libertarianinstitute.org/articles/syrian-civil-war-redux/