NEW YORK – La France est un obstacle à la paix au Sahara occidental, a déclaré mardi à New York le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, appelant la nouvelle administration française à se conformer au droit international.
« L’indépendance du Sahara occidental est bloquée par la France qui dispose du droit de véto au Conseil de sécurité », a déclaré Ould Salek en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Et d’ajouter « la France est aujourd’hui un obstacle à la résolution de la question sahraouie en dépit de ses déclarations officielles sur ses efforts à rétablir la paix au Mali, en Libye et dans la région ».
Ould Salek juge « très surprenante » la position de la France sur cette question de décolonisation, alors qu’elle ne cesse de « se déclarer (partisane) des droits de l’homme et des peuples ».
« L’Afrique a fait son devoir depuis longtemps mais malgré les appels des chefs d’Etats africains (à l’indépendance du Sahara occidental) il y a une volonté manifeste de la France de bloquer le référendum et de refuser tout rôle à l’Union africaine dans le règlement de cette question », a-t-il soutenu.
Il a rappelé que c’est la France qui a refusé que la Minurso surveille les Droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés. Elle a aussi empêché la mission onusienne d’organiser un référendum d’autodétermination, pourtant prévue dans le mandat conféré par le Conseil de sécurité à la Minurso.
Actuellement la France mène un énorme travail pour pousser l’Union européenne à « contourner la mise en £uvre de la Cour de Justice européenne qui interdit aux pays de l’UE de participer à la spoliation et au pillage des ressources sahraouies », a enchaîné le ministre.
« Il faut dire malheureusement que la politique internationale est marquée par deux poids deux mesures, dans certains cas on impose le droit par la force quand cela converge avec certains intérêts et dans d’autres on le bloque comme c’est le cas pour le Sahara Occidental », a regretté le diplomate sahraoui.
Aujourd’hui, « Le Maroc est un élément de déstabilisation de la région du Maghreb et d’Afrique de l’ouest. Il est l’un des pays les plus arriérés d’Afrique, selon des indications de la Banque mondiale et des Nations
Unies, premier exportateur mondial de cannabis et aussi exportateur de terrorisme », a relevé M. Ould Salek.
Il a également soutenu que la France et certains qui « veulent vendre l’image d’un Maroc démocrate, luttant contre l’intégrisme et le terrorisme, doivent assumer leurs responsabilités » car ils ont démontré que « leur propagande est contraire à la réalité ».
Evoquant les négociations à l’arrêt entre le Front Polisario et le Maroc, que le secrétaire général de l’ONU a promis de relancer prochainement avec un nouveau dynamisme, le ministre a expliqué que le problème concernant la question sahraouie réside dans « le blocage réel » qui persiste au niveau du Conseil de sécurité.
« S’il n’y a pas de pressions réelles sur le Maroc on avancera pas dans le sens de la paix. Le Maroc ne doit pas continuer de bénéficier de la complicité de la France au niveau du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté dans sa déclaration à l’APS.
Les derniers agissements du Maroc au niveau de l’Union Africaine, qu’il venait d’intégrer dernièrement, « dévoilent son véritable visage de colonisateur », a indiqué M. Ould Salek, précisant que c’est à l’UA de « tirer les conclusions » sur cette démarche offensive du Maroc, dont l’objectif est d’empêcher les représentants sahraouis de participer aux différents rendez-vous continentaux.
Le Maroc qui veut « neutraliser » le Front Polisario au niveau africain a tenté en vain d’empêcher les délégations sahraouies de prendre part au sommet arabo-africain à Malabu et à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (Ticad) qui s’est déroulée en août dernier à Maputo en Mozambique.
« Le Maroc est un apprenti sorcier du colonialisme il ne fait que reproduire les méthodes et les déclarations des colonialistes, son entreprise est vouée à l’échec et c’est ça le sens de l’histoire », a affirmé le MAE sahraoui.