En dépit des hurlements habituels de Netanyahou et compagnie, l’Union européenne a décidé mercredi que les produits originaires des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés devront désormais être correctement étiquetés, et ne plus porter l’indication frauduleuse « Made in Israel ».
Véritable « monstre du Loch Ness » des bureaucrates de Bruxelles, qui en parlaient depuis des années en serrant les fesses, la mesure n’aura pas de portée pratique immédiate.
D’abord, parce que l’Union européenne, tout en constatant le caractère intrinsèquement illégal de ces produits fabriqués sur des terres illégalement occupées, n’envisage pas pour autant d’interdire leur importation !
« Nous savons interdire l’importation de produits issus de territoires illégalement occupés. Par exemple, dans le cadre des sanctions contre la Russie, les produits en provenance de la Crimée, dont nous contestons l’annexion par Moscou, n’ont plus le droit d’entrer dans l’Union européenne. Mais avec les produits des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, ce n’est pas pareil. Nul interdit n’est envisagé », déclare dans la presse israélienne, toute honte bue, un haut-fonctionnaire européen (s’exprimant sous le sceau de l’anonymat, on n’est jamais trop prudent à Bruxelles).
Ensuite, parce qu’aucune mesure n’est pour le moment prévue par Bruxelles pour faire respecter sa décision ; l’occupant pourra ainsi continuer d’afficher avec impudence des « Made in Israel » sur tous les produits qu’il veut, que ceux-ci viennent de Cisjordanie occupée (comme les cosmétiques Ahava, par exemple) ou du Golan syrien occupé.
Pour autant, les dirigeants israéliens ont poussé dès mercredi matin des cris épouvantés, et ont convoqué l’ambassadeur de l’Union Européenne à Tel-Aviv pour lui passer un savon.
Ils disent qu’en dépit de son caractère timoré, la mesure européenne ne pourra qu’encourager le boycott d’Israël.
Netanyahou n’a pas tort : si les pleutres de l’Union Européenne se sont finalement résolus à faire un geste de défiance vis-à-vis de la direction israélienne, c’est parce qu’eux aussi ont conscience du développement mondial du mouvement BDS, un mouvement de la société civile en réaction à l’ampleur des crimes de l’armée et du gouvernement israéliens contre le peuple palestinien, et de l’impunité dont ils bénéficient de la part de nos gouvernants.
Alors, plus que jamais, développons la campagne de Boycott d’Israël, tant que cet Etat d’apartheid foulera au pied les droits les plus élémentaires du peuple palestinien.
CAPJPO-EuroPalestine