Alors que la population des principales villes du canal de Suez, notamment Port-Saïd, ont défié le couvre-feu en descendu dans les rues, le blocage politique demeure total après le rejet par l’opposition de l’offre du dialogue faite par le président Morsi.
L’Egypte s’enfonce dans une violence endémique que les dernières mesures sévères prises par le président Mohammad Morsi -dont l’instauration de l’Etat d’urgence dans trois provinces et les pouvoirs élargis accordés à l’armée- ne semblent pas pouvoir enrayer.
Mercredi encore, deux personnes ont été tuées par des tirs de chevrotine lors d’affrontements entre manifestants et policiers près de l’emblématique place Tahrir au Caire.
La gravité des événements a poussé l’Armée à réagir par la bouche du ministre de la Défense. Selon le général Abdel Fattah al-Sissi, la crise «pourrait conduire à un effondrement de l’Etat». «La poursuite du conflit entre les forces politiques et leurs divergences sur la gestion du pays pourraient conduire à un effondrement de l’Etat et menacer les générations futures», a-t-il déclaré sur sa page Facebook.
Pendant ce temps, le président Morsi a annulé son déplacement à Paris, prévu vendredi 1er février, en raison de la crise secouant le pays, a annoncé mercredi le porte-parole de la présidence, Yassir Ali.
Alors que la population des principales villes du canal de Suez, notamment Port-Saïd, ont défié le couvre-feu en descendu dans les rues, le blocage politique demeure total après le rejet par l’opposition de l’offre du dialogue faite par le président Morsi. Cependant, l’une des figures de proue de la principale coalition de l’opposition égyptienne, Mohammad el-Baradei, a appelé mercredi à une réunion d’urgence avec le chef de l’Etat pour tenter de résoudre la crise que traverse le pays. «Nous avons besoin immédiatement d’une réunion entre le président, les ministres de la Défense et de l’Intérieur, le parti au pouvoir, le courant salafiste et le Front du salut national (FSN) pour prendre des mesures urgentes afin de mettre fin à la violence et entamer un dialogue sérieux», a dit dans un tweet M. el-Baradei, coordinateur du FSN.
Le Front, qui a appelé à manifester à travers l’Egypte vendredi, réclame notamment que le président assume la responsabilité des violences meurtrières de ces derniers jours et la formation d’un gouvernement d’union nationale.
Le FSN a indiqué mercredi dans un communiqué que certains de ses dirigeants allaient se réunir dans la journée avec des représentants du principal parti salafiste, Al-Nour, en réponse à une invitation de cette formation islamiste ultraconservatrice à discuter de «la détérioration de la situation»
Médiarama
30 janvier 2013