Alors que les préparatifs pour la tenue de la Conférence de Genève 2 vont bon train, l’armée syrienne poursuit sa progression sur le terrain, face à des rebelles affaiblis, divisés et démotivés, en dépit du soutien financier, militaire et logistique considérable fourni par les pays du Golfe, plus particulièrement par l’Arabie Saoudite.
L’armée syrienne a enregistré une nouvelle victoire en reprenant la ville de Nabak, un des derniers bastions des insurgés dans la région stratégique de Qalamoun, qui jouxte la frontière avec le Liban. La télévision syrienne a montré des images de la place principale de Nabak, affirmant que les habitants « commençaient à y retourner ». Les derniers combats ont eu lieu dans la partie ouest de la ville, où 200 rebelles étaient retranchés pour protéger l’un des plus grands dépôts d’armes et de munitions du Qalamoun. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été tués et un certain nombre s’est rendu aux troupes régulières. La prise de Nabak et des régions environnantes a permis la réouverture de l’autoroute internationale Homs-Damas, 20 jours après sa fermeture, qui a coïncidé avec le début de la bataille Qalamoun. Le prochain objectif de l’armée syrienne est la ville de Yabroud, dernier fief rebelle dans le Qalamoun, où elle a intensifié ses bombardements ces dernières heures. Yabroud, située sur la même ligne que les autres villes prises par le régime, comme Qara, Deir Atiya, et Nabak, « est un important fief » des insurgés, selon le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (QSDH), Rami Abdel Rahmane. La prise de Yabroud permettra à l’armée syrienne de sécuriser totalement la frontière avec le Liban et privera les insurgés de leur dernière voie de ravitaillement en armes et en combattants à partir du Liban. Le régime s’assurera, en outre, une continuité territoriale sous son contrôle entre les provinces de Damas et de Homs. Sur le plan politique, le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi, cité par le journal Al-Quds Al-Arabi, a assuré que la délégation gouvernementale syrienne n’envisage pas de se rendre à la conférence de paix Genève 2 pour remettre le pouvoir aux Frères musulmans ou à ses représentants. « Ceux qui ont échoué à atteindre leurs objectifs par le biais du terrorisme et des assassinats ne doivent pas s’attendre à pouvoir le faire autour de la table des négociations », a souligné le ministre. Le ministre a déclaré que la délégation syrienne est prête à débattre à Genève des moyens de rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays, ainsi qu’à évoquer les moyens de lutter contre le terrorisme et de bâtir une société démocratique fondée sur le pluralisme politique et de la tenue d’élections. D’autre part, les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL, proche d’Al-Qaïda) ont exécuté un Syrien accusé de blasphème, dans la province d’Idleb. L’homme, un vendeur de gazole simple d’esprit et père de trois enfants, avait demandé en plaisantant aux miliciens de l’EIIL s’ils le prenaient pour « le Dieu du carburant », car les insurgés lui reprochaient de couper son gazole avec de l’eau. En outre, un journaliste américain, Seymour Hersh, a estimé que les États-Unis savaient que les extrémistes du Front al-Nosra étaient capables de produire du gaz sarin, mais avaient ignoré ces renseignements pour mieux accuser le régime syrien dans l’attaque chimique du 21 août près de Damas. Enfin, le journaliste espagnol Javier Espinosa, correspondant du quotidien El Mundo, et le photographe indépendant Ricardo Garcia Vilanova ont été enlevés le 16 septembre en Syrie par un groupe lié à Al-Qaïda, a annoncé lundi El Mundo. Les deux journalistes ont été enlevés dans la province de Raqqa, à proximité de la frontière avec la Turquie, alors qu’ils se préparaient à quitter la Syrie après deux semaines de reportage, a indiqué le journal dans son édition en ligne.