20.000 hommes ont été engagés dans les provinces limitrophes de la Syrie (Al-Anbar) pour sécuriser les frontières et éradiquer les groupes d’Al-Qaïda qui essaiment dans les deux pays.
Le Premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki l’avait dit et redit sur tous les tons: l’entreprise de déstabilisation de la Syrie menée par les groupes terroristes d’obédience wahhabite vise également l’Irak. Ainsi, après avoir procédé à des changements substantiels à la tête de l’appareil militaro-sécuritaire irakien, il vient de voler au secours du régime baasiste à Damas qui a repris l’initiative sur le terrain. Pas moins de 20.000 hommes ont ainsi investi ces provinces ce samedi 25 mai pour tenter de sécuriser une étendue désertique de l’ouest du pays qui sert de base arrière et de point de passage des mal nommés combattants islamistes vers la Syrie voisine. Ces forces comprennent des unités d’élite issues de l’armée et de la gendarmerie. Elles viennent de prendre position le long de la frontière irako-syrienne, longue de 600 km. « C’est une vaste opération, elle reçoit le soutien de l’armée de l’air », a expliqué à l’AFP le général Ali Ghaidan Majid, chef de l’armée de terre. « Elle a permis l’arrestation de plusieurs membres d’Al-Qaïda et la destruction de certains de leurs repaires », a-t-il ajouté. Le but de l’opération est, selon lui, de « nettoyer la région des éléments terroristes ». Il n’a toutefois pas précisé combien d’activistes avaient été appréhendés ou tués. Un autre officier, qui a requis l’anonymat, a de son côté affirmé que deux hauts responsables de l’Etat islamique d’Irak (ISI), la branche locale d’Al-Qaïda, avaient été tués. L’opération se déroule dans une vaste région désertique à cheval sur les provinces d’Al-Anbar et de Ninive, où, à en croire des responsables irakiens et occidentaux, des groupes armés islamistes opposés au régime du président syrien Bachar al-Assad et au gouvernement irakien auraient installé des camps. Parmi ces groupes armés, majoritairement wahhabites et financés par l’Arabie saoudite et le Qatar, combattant le régime syrien, plusieurs se sont ralliés à Al-Qaïda, confirmant les craintes justifiées de l’Irak que le conflit ne déborde au-delà des frontières de la Syrie. Ce débordement est déjà une réalité tangible au Liban.
Afrique Asie avec les agences de presse
25 mai 2013