Un soldat de l’armée d’occupation a tué ce mercredi Ziad Abou Eïn, ministre palestinien en charge du dossier de la colonisation, alors qu’il participait à une manifestation pacifique près de Ramallah.
Frappé à la poitrine, étranglé et asphyxié par une bombe lacrymogène, Ziad Abou Eïn, ministre de l’Autorité palestinienne a été assassiné lors d’une manifestation en Cisjordanie.
Il se trouvait dans le village de Turmus Ayya, près de Ramallah, pour planter des oliviers et dénoncer les activités de la colonisation israélienne lorsque les soldats israéliens l’ont battu à mort.
Une vidéo montre un lacrymogène explosant au pied du responsable palestinien, qui semble ensuite respirer à grand-peine. Quelques minutes après, Ziad Abou Eïn s’est affaissé dans l’herbe en se tenant la poitrine, a rapporté le photographe de l’AFP.
Selon un photographe de l’AFP, le responsable palestinien faisait partie de quelque 300 manifestants qui voulaient planter des oliviers. Ils ont été interceptés par les soldats israéliens et des échauffourées ont éclaté.
Les terres des Palestiniens en Cisjordanie occupée font régulièrement l’objet d’attaques perpétrées par les colons sionistes qui s’efforcent d’arracher les oliviers. Tandis que les autorités de l’occupation israéliennes empêchent aux Palestiniens d’en planter de nouveau et procèdent à leur confiscation.
Selon la correspondante de la télévision RT, avant même l’arrivée des manifestants sur le lieu de plantation, les militaires israéliens s’étaient mis à gêner les journalistes et ceux qui étaient arrivés en premier, et s’attaquaient physiquement aux personnes âgées. Selon elle, Abou Eïn a bel et bien été tabassé, et s’est effondré asphyxié par l’inhalation de gaz lacrymogènes qui ont été largués par les Israéliens.
Abbas : un acte barbare
En réaction, le chef de l’Autorité palestinienne a interrompu la coopération sécuritaire avec Israël et décrété trois jours de deuil.
M. Abbas a condamné « l’attaque brutale qui a provoqué la mort » de Ziad Abou Eïn, « tombé en martyr ». C’est un « acte barbare qui ne peut être ni accepté ni toléré », a-t-il affirmé, selon l’agence officielle Wafa.
« Israël va payer le meurtre de Ziad », a pour sa part déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad al-Maliki.
Les dernières paroles du martyr à la presse avant les incidents ont été pour dénoncer « une armée d’occupation qui pratique la terreur et l’oppression ». Les manifestants sont venus « planter des arbres, non pas lancer des pierres ni agresser quiconque » et ont pourtant été pris à partie par les soldats, avait-il dit.
Comme réactions, la Jordanie a dénoncé « un crime de plus sur la liste des crimes israéliens répétés contre le peuple palestinien sans défense », alors que l’Union européenne s’est contentée de réclamer une enquête « immédiate » et « indépendante » sur les circonstances de la mort.
Les dirigeants palestiniens devaient tenir mercredi à 19 h 00 (17 h 00 GMT) une réunion extraordinaire. Un certain nombre de participants pourraient y réclamer la fin de la coopération sécuritaire avec Israël, a dit à l’AFP une source proche de la direction palestinienne.