La rue saoudienne a soulevé depuis une certaine période la question de la participation des jeunes Saoudiens aux combats en Syrie, à l’ombre des informations publiées quotidiennement sur le nombre des tués saoudiens, notamment suite à la division de ces hommes entre la loyauté à «l’EIIL» et au «front Al-Nosra», qui s’entretuent.
En effet, les Saoudiens commencent à s’interroger sur la finalité et l’utilité de la participation des jeunes Saoudiens à une guerre absurde qui ne les concerne guère.
Un homme saoudien s’est interrogé sur les leçons tirées de l’empressement de ses compatriotes à participer à des guerres confessionnelles ou à d’autres par procuration, dans l’intérêt des puissances étrangères, depuis la guerre d’Afghanistan, en passant par la Tchétchénie et l’Irak pour finir à la guerre en Syrie.
Dans le même contexte, la presse saoudienne a publié des articles concernant les règles religieuses sur lesquelles se sont fondés ceux qui émettent les soi-disant «Fatwas du jihad».
Abdulfarraj el-Charif, écrivain du quotidien Al-Madina, a accusé ces religieux de manipuler les valeurs de la religion.
Pour sa part, le journal Oukaz a publié un article intitulé «Halte à la perte de nos jeunes, exploités comme instruments aux mains de ceux qui provoquent les discordes et les divisions». L’écrivain de cet article a évoqué plus de 1500 comptes sur les medias sociaux, utilisés par certains pour inciter les jeunes Saoudiens à aller combattre en Syrie.
Dans le quotidien Al-Riyad, Abdelrahmane al-Cheikh a dénoncé les religieux qui exhortent les jeunes saoudiens à aller en Syrie. Selon ses propos, ces personnes ont accumulé des fortunes via les prédications et les larmes des crocodiles qui promeuvent la pensée du «jihad» et du takfir.
D’après lui, «ces hommes se sont érigés en tuteurs des créatures. Un fait qui leur a assuré des richesses et un prestige social trompeur, faux et hypocrite».
Dans le quotidien Okaz, cheikh Ali el-Joueidi s’est interrogé sur le sort des jeunes Saoudiens qui se dirigent vers la Syrie ou l’Irak, secoués par des conflits confessionnels et sectaires ayant le pouvoir comme seul but. «Là ils sont surpris de constater que ce n’est pas le jihad qui les attend, mais plutôt l’extrémisme et une pensée malsaine…Ils se trouvent pris dans le piège des extrémistes qui les exploitent dans les attentats suicides, au nom de la religion islamique».
Toutes ces questions ont été abordées dernièrement par la presse saoudienne, à partir de la lumière braquée sur les souffrances des proches des jeunes saoudiens qui se sont rendus en Syrie pour combattre. D’ailleurs une telle attitude est significative en Arabie où la presse reflète les orientations du pouvoir qui commence à pressentir le danger du phénomène, en cas du retour des jeunes saoudiens dans leur pays, armés de pensées extrémistes qui autorisent le meurtre de tout autre.
L’arroseur est-il arrosé, suite au changement de la conjoncture politique dans la région et le sentiment du royaume d’être laissé seul, confronté aux groupes terroristes qu’il avait financé et parrainé? Le Royaume a-t-il commencé à avaler le poison qu’il avait lui-même fabriqué?
Source: Alahednews. Traduction par Alahednews
https://french.alahednews.com.lb/essaydetails.php?eid=11460&;cid=324#.UvKrBShEpZI